Journée nationale de la Femme au Gabon : reconnaissance et enjeux économiques

Introduction

Le 17 avril 2025, le Gabon célèbre la Journée nationale de la Femme, une date désormais fériée, symbole de la reconnaissance du rôle fondamental des femmes dans la société et l’économie gabonaises. Cette journée, bien plus qu’une commémoration, s’inscrit dans une dynamique de transformation sociale et d’émancipation féminine, portée par une volonté politique forte et des initiatives concrètes pour l’égalité des genres135.

Un contexte historique et politique fort

Instituée par les Nations Unies en 1977 et célébrée au Gabon depuis 1984, la Journée nationale de la Femme est devenue un rendez-vous majeur pour rappeler les luttes passées et actuelles des femmes gabonaises. Sous l’impulsion du Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le pays a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité des sexes, notamment par la création d’un ministère dédié à la femme et à la protection de l’enfance1.

Les avancées majeures

Au fil des années, la place des femmes dans la sphère publique gabonaise s’est considérablement renforcée. On compte désormais des femmes ministres, présidentes d’institutions, parlementaires et même généraux d’armée. Leur contribution au développement national est aujourd’hui incontestable, tant sur le plan politique qu’économique15.

L’édition 2025 met un accent particulier sur l’autonomisation financière des femmes, considérée comme un levier essentiel pour un développement inclusif. Le thème « Accélérer l’investissement pour l’autonomisation financière des femmes : Les clés d’une inclusion éclairée » traduit la volonté de permettre aux femmes d’accéder aux financements et de s’imposer dans le secteur formel, contribuant ainsi de manière significative au PIB national3.

Les défis persistants

Malgré ces progrès, de nombreux défis subsistent. Les stéréotypes et pesanteurs socio-culturelles continuent de freiner l’épanouissement des femmes, qui se heurtent encore à un « plafond de verre » dans de nombreux secteurs. L’accès au financement demeure difficile, les banques et institutions financières restant réticentes à accorder des crédits aux femmes entrepreneurs, souvent faute de garanties suffisantes ou de confiance dans la gestion des projets3.

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs initiatives ont vu le jour : structures de formation, réseaux d’accompagnement, programmes gouvernementaux et associatifs. L’objectif est de renforcer les compétences entrepreneuriales des femmes, leur gestion financière et leur capacité à élaborer des plans d’affaires solides35.

Les enjeux économiques et sociaux

L’autonomisation financière des femmes est aujourd’hui reconnue comme un facteur clé de croissance économique et de cohésion sociale. Selon de nombreuses études, l’inclusion des femmes dans l’économie formelle favorise la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et une meilleure redistribution des richesses. Au Gabon, cette dynamique s’accompagne d’une volonté de promouvoir la solidarité nationale, notamment envers les personnes vivant avec un handicap, pour une société plus inclusive5.

Témoignages et initiatives inspirantes

Des femmes gabonaises témoignent de leur parcours et de leur résilience face aux difficultés. Beaucoup ont su convaincre les bailleurs de fonds par leur rigueur et leur expertise, devenant ainsi des modèles pour les générations futures. Des associations telles que Femme Autonome ou le programme Femmes d’Avenir jouent un rôle crucial dans l’accompagnement et la formation des femmes désireuses de s’imposer dans le monde des affaires3.

Perspectives et recommandations

Pour accélérer l’autonomisation des femmes gabonaises, il est indispensable de :

  • Renforcer la diffusion de l’information sur les dispositifs d’accompagnement et de financement.
  • Encourager la création de réseaux de femmes entrepreneures pour mutualiser les ressources et les expériences.
  • Sensibiliser les institutions financières à l’importance d’investir dans les projets portés par des femmes.
  • Poursuivre les réformes législatives pour garantir l’égalité des chances et lutter contre toutes formes de discrimination.

Conclusion

La Journée nationale de la Femme au Gabon est bien plus qu’une célébration : c’est un appel à l’action pour une société plus juste, inclusive et prospère. Les avancées sont réelles, mais le chemin reste long. L’engagement des autorités, des partenaires internationaux et de la société civile sera déterminant pour faire de l’autonomisation des femmes une réalité durable et irréversible135.


Related posts

RDC-Rwanda : le président togolais Faure Gnassingbé, nouveau médiateur de l’Union africaine, tente de relancer le dialogue

Minerais : Kiev et Washington signent un protocole d’intention, premier pas vers un accord

Énergies renouvelables : le solaire, nouvel or vert de l’Afrique