Introduction
En juillet 2025, des inondations d’une intensité exceptionnelle ont frappé le Texas, provoquant la mort de plus de 50 personnes, la disparition de dizaines d’autres et le déplacement de milliers de familles. Alors même que le nombre de disparus est « nettement revu à la baisse » ces derniers jours, la catastrophe interroge au-delà des États-Unis : ces bouleversements météorologiques extrêmes dessinent-ils la nouvelle norme d’un climat planétaire déréglé ? Quels enseignements retirer pour les pays du Sud, particulièrement exposés à la vulnérabilité climatique et souvent démunis face aux chocs ?
Un phénomène météorologique “hors norme”
Le Texas, déjà éprouvé par plusieurs cycles de sécheresses suivies de pluies diluviennes, a cette fois subi des précipitations record, gonflant les cours d’eau au-delà de toute anticipation. Plusieurs villes – Houston, Galveston, Waco – ont été partiellement submergées, les hôpitaux et centres d’accueil débordés, l’infrastructure énergétique et informatique fortement endommagée.
Les autorités locales ont dû mobiliser des milliers de secouristes, organiser des ponts aériens, et décréter l’état d’urgence dans sept comtés. Après une semaine de recherche, le nombre de disparus est passé de plus de 200 à moins de 40, selon la FEMA (Agence fédérale américaine pour la gestion des catastrophes).
Racines systémiques de la catastrophe
Derrière la violence de l’événement, plusieurs facteurs de vulnérabilité apparaissent :
- Une urbanisation rapide et non-maîtrisée, mal préparée à l’accumulation d’eau.
- Un réseau de digues vieillissant et sous-dimensionné.
- Des quartiers entiers construits dans des zones inondables, où les populations les plus pauvres ont payé le plus lourd tribut.
- Un système d’alerte et d’assurance parfois défaillant pour les populations précaires et les personnes migrantes.
Leçons pour le Sud global
Les inondations texanes rappellent la vulnérabilité commune face à la nouvelle géographie du risque climatique. Pour l’Afrique, l’Asie du Sud ou l’Amérique latine – où la capacité de résilience est souvent plus faible –, l’urgence est triple :
- Investir dans l’infrastructure verte et la prévention : régénération des zones humides, restauration des mangroves ou des forêts galeries, construction de bassins de rétention.
- Développer des systèmes d’alerte précoce : mobilisation des technologies mobiles, engagement communautaire, éducation au risque.
- **Lutter contre l’urbanisation anarchique **: planification territoriale, limitation des implantations en zones à risque, protection des populations informelles.

Un enjeu de justice climatique
Les ONG soulignent que, malgré les moyens fédéraux américains, les collectifs les plus touchés restent toujours les plus pauvres, souvent issus des minorités ethniques ou dépendants de l’emploi journalier. Cette fragilité systémique se retrouve, à plus grande échelle, dans les pays du Sud, victimes croisées du réchauffement, du sous-financement et de la dette.
La solidarité et l’innovation comme pistes d’avenir
Les initiatives émergentes, y compris au Texas, combinent innovation et entraide : drones pour la cartographie post-inondation, réseaux de solidarité numériques, fermes flottantes et toits végétalisés. En Afrique, ces solutions sont déjà développées à Lagos ou Abidjan pour anticiper l’intensification des inondations liées à la mer ou aux fleuves.
Conclusion
L’inondation du Texas n’est pas un “simple” accident local mais un révélateur du nouvel atelier mondial de la crise climatique. Le Sud global peut s’en inspirer pour anticiper, protéger, innover – à condition que la solidarité planétaire accompagne la modernisation des politiques publiques et la justice climatique.