Un symbole de la culture bengalie profané
La maison natale de Rabindranath Tagore, prix Nobel de littérature et figure majeure du patrimoine bengali, a été saccagée dans la nuit du 12 au 13 juin 2025 à Kushtia, au Bangladesh. Des inconnus ont vandalisé les lieux, détruit des œuvres d’art et incendié des archives précieuses. L’acte, largement condamné en Inde comme au Bangladesh, a provoqué une onde de choc dans le sous-continent.
Réactions officielles et crise diplomatique
Le gouvernement indien a immédiatement exigé des explications et la protection des sites culturels liés à Tagore au Bangladesh.
Le ministère des Affaires étrangères à New Delhi a convoqué l’ambassadeur du Bangladesh pour lui faire part de « sa profonde indignation » et demander l’ouverture d’une enquête.
À Dacca, les autorités bangladaises ont promis de « tout mettre en œuvre » pour retrouver les auteurs et restaurer le site, classé au patrimoine national.
Mobilisation citoyenne et émotion populaire
Des milliers de personnes se sont rassemblées devant la maison de Tagore pour dénoncer l’attaque et exprimer leur attachement à l’héritage du poète. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #JusticeForTagore et #ProtectHeritage sont devenus viraux, mobilisant artistes, intellectuels et simples citoyens.
Des veillées et lectures de poèmes ont été organisées dans plusieurs villes d’Inde et du Bangladesh, en signe de solidarité.
Enjeux identitaires et politiques
L’incident intervient dans un contexte de tensions croissantes entre communautés hindoues et musulmanes au Bangladesh, sur fond de montée du nationalisme religieux en Inde.
Certains observateurs redoutent une instrumentalisation politique de l’affaire, alors que les élections approchent dans les deux pays.
Des voix appellent à la retenue et à la préservation du dialogue culturel, rappelant que Tagore est un symbole de paix et de fraternité au-delà des frontières.
Analyse et perspectives
Le saccage de la maison de Tagore met en lumière la fragilité du patrimoine culturel en Asie du Sud et la nécessité de renforcer la coopération régionale pour sa protection.
La crise diplomatique pourrait s’apaiser si les autorités bangladaises agissent rapidement, mais le risque de récupération politique demeure.