Un Hajj sous le signe du défi climatique
En ce début juin 2025, plus d’un million de musulmans venus du monde entier convergent vers La Mecque pour accomplir le Hajj, cinquième pilier de l’islam. Parmi eux, des dizaines de milliers d’Africains, venus du Sénégal, du Nigeria, du Maroc, d’Afrique du Sud ou du Soudan, bravent la chaleur extrême qui frappe la péninsule arabique. Cette édition 2025 du Hajj est marquée par des températures record, dépassant parfois les 48 °C, mettant à l’épreuve la foi, la santé et la résilience des pèlerins.
Le Hajj, un moment unique pour les musulmans africains
Pour de nombreux Africains, le Hajj est l’accomplissement d’une vie, un rêve parfois préparé pendant des décennies. Les agences de voyage, les associations religieuses et les gouvernements organisent chaque année des convois, des vols spéciaux et des programmes d’accompagnement. Les pèlerins africains, souvent issus de milieux modestes, économisent pendant des années pour pouvoir accomplir ce voyage sacré. Le Hajj est aussi un moment de fraternité, de rencontre et de dialogue entre les peuples du continent.
Les défis logistiques et sanitaires d’un pèlerinage de masse
L’Arabie Saoudite mobilise d’immenses moyens pour accueillir les pèlerins : zones ombragées, distribution d’eau, équipes médicales, surveillance électronique. Mais la chaleur extrême de 2025 complique la tâche : plusieurs cas de coups de chaleur, de déshydratation et de malaises ont été signalés, notamment parmi les personnes âgées et les malades chroniques. Les autorités saoudiennes recommandent de limiter les déplacements aux heures les plus chaudes, de boire régulièrement et de se reposer à l’ombre.
L’Afrique face au défi du changement climatique
Le Hajj 2025 est un révélateur des défis posés par le changement climatique pour les grandes manifestations religieuses. Les scientifiques alertent sur la multiplication des vagues de chaleur dans la région, qui pourraient rendre le pèlerinage de plus en plus difficile à l’avenir. Les pays africains, déjà confrontés à des sécheresses, à des canicules et à la raréfaction de l’eau, doivent adapter leurs politiques de santé, de transport et de préparation des pèlerins.
La solidarité africaine en action
Face aux difficultés, la solidarité africaine s’exprime : des associations distribuent de l’eau, des repas, des vêtements légers et des conseils sanitaires. Les ambassades africaines à Riyad et à Djeddah mettent en place des cellules d’assistance pour aider les pèlerins en difficulté. Plusieurs gouvernements ont envoyé des médecins, des infirmiers et des guides religieux pour accompagner les fidèles tout au long du Hajj.
Le Hajj, un enjeu diplomatique et économique
Au-delà de la dimension religieuse, le Hajj est aussi un enjeu diplomatique et économique pour l’Afrique. Les relations avec l’Arabie Saoudite, principal organisateur, sont renforcées à cette occasion. Des accords de coopération, des investissements et des programmes d’échange sont souvent signés en marge du pèlerinage. Les agences de voyage, les compagnies aériennes et les entreprises africaines du secteur touristique profitent de l’événement pour développer leur activité.

Témoignages de pèlerins africains
Fatou, venue du Mali, raconte : « C’est la première fois que je ressens une telle chaleur, mais la foi me porte. Nous sommes bien encadrés et solidaires entre Africains. » Moussa, du Sénégal, ajoute : « Malgré la fatigue, c’est un moment unique. Je prie pour ma famille, mon pays et pour la paix en Afrique. »
Les perspectives pour l’avenir du Hajj africain
Avec la croissance démographique et l’essor de la classe moyenne, le nombre de pèlerins africains devrait continuer d’augmenter dans les années à venir. Les autorités saoudiennes et africaines devront renforcer la coopération pour garantir la sécurité, la santé et le bien-être des fidèles. L’innovation technologique (bracelets connectés, applications mobiles, télémédecine) pourrait jouer un rôle clé dans la gestion des foules et la prévention des risques.
Conclusion : foi, résilience et solidarité africaine
Le Hajj 2025 restera dans les mémoires comme un pèlerinage sous le signe du défi climatique. Pour les Africains, il symbolise la force de la foi, la capacité à surmonter les épreuves et la solidarité entre peuples. La renaissance africaine passe aussi par la célébration de ses valeurs spirituelles, l’adaptation aux défis du monde moderne et la construction de ponts entre les cultures et les religions.