Le 2 septembre 2025, une entreprise indienne opérant dans le secteur minier en Guinée a déposé une demande d’arbitrage auprès d’une instance internationale basée à New York. Cette action fait suite à une décision des autorités guinéennes de révoquer ses titres miniers, suscitant de vives contestations et un différend diplomatique naissant. Ce dossier illustre les enjeux géoéconomiques liés à la gestion des ressources naturelles en Afrique, au croisement des intérêts nationaux et internationaux.
La Guinée, dotée de réserves considérables en minerai de bauxite, attire depuis plusieurs décennies des investisseurs étrangers notamment dans l’exploitation minière. Cependant, la gouvernance des contrats miniers est souvent à l’origine de controverses entre les entreprises et l’État, autour des questions de conformité, de fiscalité, et d’impact environnemental. L’entreprise indienne concernée est accusée de ne pas avoir respecté des clauses contractuelles essentielles relatives à la durée, aux obligations sociales et environnementales.
Le recours à un arbitrage international par la compagnie étrangère reflète une tendance croissante d’entreprises à éviter les tribunaux locaux souvent considérés comme soumis aux pressions politiques. Ce choix met en lumière les limites et défis des cadres juridiques nationaux en Afrique face à la complexité des contrats miniers et la nécessité d’une gouvernance plus transparente et équilibrée.
Les autorités guinéennes justifient leur décision comme une mesure de souveraineté, visant à protéger les intérêts publics et à assurer un développement durable, dans un contexte économique tendu marqué par une baisse des ressources d’État et les exigences sociales croissantes.

Cette affaire, suivie de près par les investisseurs internationaux et les gouvernements concernés, aura des implications majeures sur la perception économique de la Guinée et pourra influer sur la confiance des partenaires internationaux dans les stratégies du pays.
Sur le fond, le dossier pose la question de la conciliation entre souveraineté nationale, respect des normes internationales et développement économique, un équilibre délicat à trouver dans une Afrique en pleine mutation.
Ce cas souligne plus largement la nécessité de réformes structurelles dans la gouvernance du secteur minier africain, promouvant transparence, responsabilité et équité pour un bénéfice partagé entre communautés locales, État et investisseurs étrangers.