Le référendum constitutionnel prévu en Guinée le 21 septembre 2025 est au centre d’une profonde polarisation politique. Les partisans du « oui » et du « non » s’appuient sur des interprétations divergentes de l’histoire guinéenne, mobilisant un passé chargé pour convaincre les citoyens. Dans un climat de tension sociale et politique, ce scrutin cristallise les dissensions autour de l’avenir démocratique du pays.
Le contexte historique est lourd : depuis l’indépendance en 1958 et le régime autocratique de Sékou Touré, la Guinée a souvent été confrontée à des blocages institutionnels. Le référendum organisé par la junte au pouvoir, dirigée par le général Doumbouya, propose une nouvelle Constitution qui modifie les structures du pouvoir exécutif et législatif.
Les partisans du « oui » défendent ce projet comme une voie vers la stabilité et le développement, arguant que les changements proposés permettront de consolider l’Etat et d’assurer un retour à l’ordre constitutionnel. Ils convoquent l’histoire récente du pays pour justifier leur soutien, soulignant que des réformes sont indispensables pour tourner la page de décennies d’instabilité.
Inversement, les partisans du « non » kitschent l’histoire pour dénoncer un processus accusé d’être biaisé, unilatéral et autoritaire. Leur discours met en avant les risques de dérive dictatoriale, la suspension des partis d’opposition, et la perte des libertés fondamentales. Ils appellent au boycott, dénonçant un référendum qui ne respecte pas les normes démocratiques internationales.

Cette confrontation s’exprime aussi dans la sphère médiatique et sur le terrain, avec des manifestations parfois réprimées et des débats enfiévrés. La jeunesse notamment, souvent exclue, est une cible centrale des campagnes de sensibilisation et de mobilisation.
Sur le plan international, les réactions oscillent entre soutien conditionnel à la transition et appel au respect des droits politiques, plaçant la Guinée sous un faisceau d’attention vigilant.
Cette crise pré-électorale souligne les difficultés rencontrées par plusieurs pays africains pour concilier héritage historique, aspirations démocratiques, et enjeux contemporains liés à la gouvernance.
Le référendum apparaît ainsi comme un test décisif pour l’évolution politique guinéenne et un marqueur fort des tensions qui traversent la région.