Le 24 septembre 2025, la Guinée s’apprête à vivre un moment politique décisif avec un référendum proposant une nouvelle Constitution, cinq ans après le coup d’État militaire qui porta le général Mamadi Doumbouya au pouvoir. Cette consultation électorale est au cœur d’un débat national intense, entre partisans du texte et opposition le dénonçant comme une consolidation autoritaire.
Selon le gouvernement de transition, ce projet renforce les institutions républicaines et promet des garanties pour la stabilité politique et sociale. Parmi les mesures clés figurent la création d’un Conseil national de transition, une réforme du Conseil constitutionnel, et une limitation du mandat présidentiel. Le président Doumbouya affirme que cette réforme permettra un retour pacifique à une démocratie pleine et entière.
Toutefois, l’opposition politique, soutenue par une large frange de la société civile, qualifie ce texte de « piégeage constitutionnel », estimant qu’il pérennise un gouvernement militaire. Plusieurs partis appellent au boycott, dénonçant un climat répressif marqué par des restrictions sur les médias et la surveillance accrue des réseaux sociaux.
Les préparatifs logistiques sont impressionnants : près de 6,7 millions d’électeurs sont attendus dans plus de 23 000 bureaux de vote, sous la supervision de 45 000 agents de sécurité. La coupure d’internet et la limitation des libertés de communication en période électorale suscitent néanmoins de nombreuses critiques internationales.

Dans ce contexte, la communauté internationale appelle au respect du processus démocratique et exhorte toutes les forces politiques à privilégier le dialogue et la paix. Plusieurs observateurs étrangers ont été mandatés pour garantir un scrutin transparent, dans un climat qui reste exceptionnellement tendu.
Le résultat de ce référendum conditionnera non seulement l’avenir politique de la Guinée, mais également la crédibilité de sa transition face aux défis sécuritaires et économiques auxquels le pays est confronté.