Introduction
La Cour internationale de Justice (CIJ) s’est prononcée ce 20 mai 2025 sur l’un des plus anciens contentieux frontaliers d’Afrique centrale : la souveraineté sur les îles pétrolières de Mbanié, Cocotiers et Congas, situées au large des côtes du Gabon et de la Guinée équatoriale. Ce différend, qui oppose les deux États depuis plus de quarante ans, cristallise des enjeux stratégiques majeurs liés à l’accès aux ressources énergétiques et à la délimitation des frontières maritimes en Afrique centrale.
Un litige aux racines profondes
Les îles en question, inhabitées mais riches en hydrocarbures, sont revendiquées par les deux pays depuis les années 1970. Plusieurs tentatives de médiation, sous l’égide de l’Union africaine et des Nations unies, n’ont pas permis de régler le différend. La montée des enjeux pétroliers et la découverte de nouveaux gisements offshore ont ravivé les tensions, chaque État cherchant à sécuriser ses intérêts économiques et stratégiques.
Le rôle de la Cour internationale de Justice
Saisie par les deux parties en 2016, la CIJ a mené une instruction approfondie, basée sur les traités coloniaux, les cartes historiques et les usages locaux. La décision rendue aujourd’hui attribue la souveraineté de l’île de Mbanié à la Guinée équatoriale, tout en reconnaissant au Gabon des droits de pêche et un accès partagé aux ressources halieutiques. Les îles Cocotiers et Congas restent sous administration gabonaise, avec un mécanisme de gestion conjointe des ressources pétrolières.
Conséquences géopolitiques et économiques
La décision de la CIJ met fin à une source de tensions récurrentes entre les deux pays et ouvre la voie à une coopération renforcée dans la gestion des ressources naturelles. Elle pourrait servir de modèle pour d’autres différends frontaliers en Afrique, où les enjeux énergétiques exacerbent les rivalités. Sur le plan économique, la Guinée équatoriale voit sa position de producteur pétrolier confortée, tandis que le Gabon bénéficie d’une stabilité accrue et d’un accès garanti à certaines ressources.

Réactions nationales et internationales
Les gouvernements des deux pays ont salué la décision de la CIJ, s’engageant à respecter le verdict et à œuvrer pour une exploitation pacifique et partagée des ressources. L’Union africaine et la communauté internationale ont également exprimé leur satisfaction, soulignant l’importance du recours au droit international pour résoudre les différends et prévenir les conflits armés.
Un précédent pour la région
Ce jugement historique pourrait encourager d’autres États africains confrontés à des litiges similaires à privilégier la voie du dialogue et de l’arbitrage international. Il rappelle aussi la nécessité d’une gestion concertée des ressources naturelles, dans un contexte de compétition accrue pour l’accès à l’énergie.
Conclusion
La décision de la Cour internationale de Justice sur les îles pétrolières entre la Guinée équatoriale et le Gabon marque une avancée majeure pour la stabilité régionale et la gouvernance des ressources en Afrique centrale. Elle ouvre la voie à une coopération renouvelée et à une intégration régionale fondée sur le respect du droit et des intérêts partagés.