La Guinée est secouée par une nouvelle crise liée à la violence survenue sur un site minier dans la région de Siguiri, au nord-est du pays, où des affrontements meurtriers ont provoqué la mort d’au moins une dizaine de personnes et ont provoqué une forte inquiétude sociale et politique. Les autorités guinéennes ont annoncé l’inculpation de 60 personnes, soupçonnées d’avoir participé activement aux émeutes et aux violences qui ont éclaté.
Les faits remontent à fin septembre 2025 lorsque des protestations initialement pacifiques des travailleurs et des communautés locales ont dégénéré en affrontements graves. Les revendications portaient sur les conditions de travail, la répartition des revenus liés à l’exploitation minière et l’impact environnemental sur les terres agricoles.
Les manifestants dénoncent notamment une mauvaise gestion des ressources et un sentiment d’exclusion des bénéfices économiques générés par les sociétés minières portées dans la région. Cette situation sociale explosive reflète des tensions plus larges autour de la gouvernance des matières premières, un sujet récurrent en Guinée, premier exportateur mondial de bauxite.
La réaction des forces de l’ordre a été jugée sévère, avec un usage important de la force pour disperser les manifestants, ce qui a provoqué un bilan humain lourd et une vague d’indignations au sein de la population et des organisations de défense des droits humains.

Le gouvernement guinéen, par la voix de son ministère de la Justice, a justifié les inculpations dans le cadre d’une opération visant à restaurer l’ordre et à éviter de nouveaux débordements. Plusieurs dirigeants de la contestation ont été placés en détention provisoire. Cette réponse judiciaire est perçue par certains comme une tentative de museler la contestation sociale.
Les experts appellent à une approche plus inclusive et dialogue social renforcé pour répondre aux aspirations légitimes des communautés affectées par les activités minières, en soulignant l’importance d’une gouvernance transparente et d’une redistribution équitable des richesses.
Cette crise révèle à quel point la question des ressources naturelles demeure un facteur clé d’instabilité sociale en Guinée et souligne la nécessité d’un équilibre entre exploitation économique et respect des droits des populations locales. La stabilité du pays, vitale pour l’ensemble de la sous-région ouest-africaine, dépendra en grande partie de la capacité des autorités à gérer ces défis complexes.