C’est une avancée majeure pour l’Afrique de l’Ouest : ce 19 juillet 2025, le Ghana et le Togo ont signé à Lomé un accord historique portant sur la gestion partagée des ressources hydriques le long de leurs frontières. Cet acte diplomatique, fruit de deux ans de négociations discrètes, vise à prévenir les tensions liées à l’accès à l’eau dans un contexte de changement climatique et de forte croissance démographique.
Un enjeu stratégique et vital pour deux nations voisines
La région frontalière, qui abrite le bassin de l’Oti et les sources communes alimentant plusieurs millions d’habitants, avait connu ces dernières années épisodes de pénuries et de tensions entre agriculteurs et pêcheurs des deux pays. L’accord, qui porte sur le partage équitable, la prévention de la pollution et la mutualisation des moyens d’alerte contre la sécheresse, est jugé exemplaire par plusieurs organisations internationales.
Principaux volets et partenaires impliqués
Les points phares de ce nouveau pacte incluent :
– Le lancement d’un observatoire scientifique binational pour le suivi des stocks d’eau et la prévision des épisodes de crue ou de sécheresse.
– La création de comités locaux composés d’élus, de représentants d’agriculteurs et d’organisations communautaires pour une gestion « par le bas ».
– La programmation d’investissements conjoints dans la maintenance des barrages et des réseaux de distribution, avec le soutien technique de la Banque mondiale et de l’Agence de développement de l’Union africaine.
Des bénéfices prometteurs attendus
Les populations riveraines devraient être les premières bénéficiaires de cette entente, qui apportera plus de sécurité dans l’agriculture, l’accès à l’eau potable et la prévention des conflits liés à l’usage des ressources naturelles. L’accord prévoit aussi des clauses de solidarité en cas de catastrophe écologique ou de crise sanitaire affectant l’un des deux pays.
Un modèle pour l’intégration régionale ouest-africaine
Cet accord Ghana-Togo est déjà cité en exemple par la CEDEAO, qui espère l’étendre à d’autres bassins transfrontaliers (Mono, Volta, Niger). Les autorités des deux pays saluent un « tournant » dans la diplomatie régionale, démontrant la capacité de l’Afrique à gérer ses ressources naturelles par le dialogue, la science et la coopération inclusive.
Le défi reste de garantir dans la durée l’application des mesures prévues, face aux enjeux de financement et de gouvernance locale. Des experts insistent sur la formation des jeunes techniciens et ingénieurs ainsi que sur l’implication plus forte des femmes dans la gestion de l’eau.
Cet accord illustre la montée en puissance de l’Afrique de l’Ouest dans la recherche de solutions durables à ses défis partagés, alliant solidarité, technique et vision à long terme.
