Le 23 septembre 2025, au Ghana, de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs régions minières pour dénoncer l’inaction persistante du gouvernement face à la prolifération alarmante de l’orpaillage illégal, ou galamsey. Ce phénomène, qui menace non seulement l’économie officielle du pays mais également l’environnement, suscite une colère grandissante chez les populations locales et les défenseurs de la nature.
Le galamsey consiste en une exploitation artisanale non réglementée de l’or, souvent pratiquée par des groupes armés ou illégaux, qui occasionne de graves dégradations écologiques : pollution des cours d’eau, déforestation massive, et destruction des terres agricoles. Malgré une série d’initiatives gouvernementales – dont la création de la task force GOLDBOD en juillet 2025 chargée de lutter contre ces pratiques – les opérations illégales continuent de proliférer, résultant en des pertes économiques estimées entre 1 et 2 milliards de dollars chaque année.
Les manifestants, en majorité des jeunes issus des zones minières, appellent à davantage de fermeté, réclamant notamment la mise en œuvre pleine des nouvelles mesures, ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion des permis d’exploitation. La suspension des visas groupés pour les ressortissants chinois, accusés d’être fortement impliqués dans ce trafic, n’a pas suffi à enrayer l’escalade.
Le président John Dramani Mahama, conscient de la gravité de la situation, s’est engagé à renforcer les contrôles et à augmenter les moyens techniques, incluant l’usage de drones et de caméras corporelles pour la task force, dans l’espoir de restaurer l’autorité sur ces zones. Toutefois, les experts soulignent que des facteurs socio-économiques profonds, comme le chômage élevé et la pauvreté rurale, alimentent cette économie parallèle.

Les manifestations se poursuivent et gagnent en intensité, tandis que les observateurs plaident pour une approche inclusive combinant répression ciblée et programmes de développement alternatif pour offrir aux populations locales des alternatives viables à cette exploitation destructrice.