Aller au contenu principal
Accueil Actualités Ghana – le FMI valide une nouvelle tranche d’aide, entre réformes et contestations sociales

Ghana – le FMI valide une nouvelle tranche d’aide, entre réformes et contestations sociales

par Africanova
0 commentaires

Le Ghana a obtenu l’approbation d’une nouvelle tranche d’aide du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre du programme de stabilisation financière mis en place en 2023. Une décision saluée par le gouvernement d’Accra, mais qui suscite des critiques virulentes de la société civile et de l’opposition, inquiètes des conséquences sociales de l’austérité imposée.

Une économie en crise profonde

Depuis 2022, le Ghana est frappé par une crise économique sans précédent, marquée par une dévaluation de sa monnaie (le cédi), une inflation qui a dépassé les 40% et un endettement public jugé insoutenable. Face à l’incapacité du pays à financer ses besoins budgétaires et à honorer certaines échéances, Accra s’est tourné vers le FMI pour obtenir un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars.

La nouvelle tranche : un bol d’air fragile

Cette deuxième tranche d’environ 600 millions de dollars doit aider à stabiliser les réserves de change et à financer l’importation de produits essentiels comme le carburant et le riz. Le gouvernement promet que cette aide permettra de ramener l’inflation à moins de 20% d’ici 2026 et de relancer la crédibilité financière du pays sur les marchés internationaux.

Le prix social des réformes

En contrepartie, le Ghana a dû adopter des mesures particulièrement impopulaires : réduction des subventions aux carburants, augmentation des taxes à la consommation, compression de la masse salariale publique. Ces réformes pèsent lourdement sur les travailleurs, les fonctionnaires et la classe moyenne, déjà fragilisés par la crise.

Les syndicats dénoncent une “politique dictée par Washington” qui paupérise les familles sans rétablir l’emploi ni stimuler la production locale.

Le dilemme : rigueur budgétaire ou croissance inclusive

Les économistes restent divisés sur la stratégie. Certains saluent une discipline financière nécessaire pour restaurer la crédibilité du Ghana. D’autres soulignent que seule une relance par l’investissement dans l’agriculture et l’industrialisation pourra sortir durablement le pays de cette dépendance.

Un impact politique majeur

À l’approche des élections présidentielles, ce plan d’austérité pourrait coûter cher à l’actuel gouvernement. L’opposition mise sur l’exaspération sociale pour revenir au pouvoir, accusant l’exécutif d’avoir bradé la souveraineté économique nationale.

Un test pour l’Afrique de l’Ouest

Le cas ghanéen illustre les dilemmes de nombreux pays africains face au FMI : comment concilier rigueur macroéconomique et justice sociale ? Ce débat, déjà vif au Sénégal et en Côte d’Ivoire, trouve au Ghana un terrain explosif où l’adhésion des populations reste loin d’être acquise.

VOUS POUVEZ AUSSI AIMER

Laissr un commentaire

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?
WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE
-
00:00
00:00
Update Required Flash plugin
-
00:00
00:00