La capitale ghanéenne, Accra, a récemment été le théâtre d’une vaste opération de nettoyage, mobilisant autorités, citoyens, ONG et entreprises dans une démarche collective pour lutter contre l’insalubrité urbaine. Cette initiative, saluée par les observateurs et largement relayée dans les médias locaux et internationaux, s’inscrit dans une dynamique de plus en plus forte en Afrique de l’Ouest : la reconquête de l’espace urbain face aux défis environnementaux et sanitaires.
Un contexte d’urgence environnementale
Accra, comme de nombreuses grandes villes africaines, fait face à une croissance démographique rapide et à une urbanisation souvent mal maîtrisée. Cette expansion s’accompagne d’une production massive de déchets solides, dont une grande partie finit dans les rues, les caniveaux ou les cours d’eau, faute d’un système de gestion efficace. Les conséquences sont multiples : inondations récurrentes, pollution de l’air et de l’eau, prolifération de maladies.
Face à cette situation, les autorités municipales, appuyées par le gouvernement central, ont lancé une campagne de grande ampleur baptisée « Clean Accra Now ». L’objectif est double : améliorer la qualité de vie des habitants et renforcer l’attractivité de la ville, notamment pour le tourisme et l’investissement.
Mobilisation citoyenne et innovation
L’opération de nettoyage a mobilisé des milliers de bénévoles, des associations de quartier, des élèves et des entreprises locales. Des équipements ont été fournis pour le ramassage des déchets, le curage des caniveaux et la désinfection de zones sensibles. Les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans la sensibilisation, avec des campagnes virales invitant chaque citoyen à « adopter » un espace public.
Parallèlement, des solutions innovantes ont été expérimentées : tri sélectif, compostage, recyclage du plastique et valorisation des déchets organiques. Certaines startups ghanéennes, spécialisées dans la gestion intelligente des déchets, ont profité de l’opération pour tester de nouveaux modèles économiques et technologiques.
Les enjeux sanitaires et économiques
L’insalubrité urbaine est un facteur aggravant pour la santé publique. Les déchets non collectés favorisent la prolifération des moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme, et des rats, responsables de la leptospirose. Les eaux stagnantes dans les quartiers défavorisés sont à l’origine de nombreuses pathologies, notamment chez les enfants.

Sur le plan économique, la mauvaise gestion des déchets coûte cher aux municipalités et freine le développement. Les inondations causées par l’obstruction des caniveaux entraînent des pertes matérielles importantes et découragent les investisseurs. À l’inverse, une ville propre attire les touristes, dynamise le commerce et améliore le bien-être général.
Un modèle pour l’Afrique de l’Ouest ?
Le succès de l’opération à Accra inspire d’autres grandes villes de la région, comme Lagos, Abidjan ou Dakar, confrontées aux mêmes défis. Les échanges d’expériences et de bonnes pratiques se multiplient, notamment à travers les réseaux de collectivités locales et les plateformes panafricaines.
Les autorités ghanéennes insistent sur la nécessité d’une approche intégrée, associant éducation, réglementation, innovation et participation citoyenne. La pérennité des résultats dépendra de la capacité à instaurer une culture du civisme et de la responsabilité partagée.
Conclusion
La grande opération de nettoyage d’Accra est un signal fort envoyé à l’ensemble du continent : la lutte contre l’insalubrité est l’affaire de tous. Elle montre qu’avec de la volonté politique, de l’innovation et l’engagement des citoyens, il est possible de transformer durablement l’environnement urbain africain.