La décision historique de la justice britannique, le 22 mai 2025, de restituer les îles Chagos à Maurice, a fait l’effet d’un séisme diplomatique et écologique sur le continent africain. Au-delà de la victoire politique, ce dossier met en lumière les enjeux cruciaux de la gestion des ressources naturelles, de la souveraineté écologique et de la réparation post-coloniale. Pour de nombreux pays africains, l’affaire Chagos est un cas d’école, riche d’enseignements pour la préservation de leur patrimoine naturel et la défense de leurs intérêts face aux puissances étrangères.
L’affaire Chagos : un symbole de lutte pour la souveraineté
Les îles Chagos, archipel stratégique de l’océan Indien, avaient été détachées de Maurice par le Royaume-Uni en 1965, juste avant l’indépendance. Depuis, Maurice n’a cessé de réclamer la restitution de ce territoire, occupé par une base militaire américaine et vidé de ses habitants. La décision de 2025 consacre la primauté du droit international et la capacité d’un État africain à faire valoir ses droits face à une ancienne puissance coloniale.
Des enjeux écologiques majeurs
L’archipel des Chagos est l’un des écosystèmes marins les plus riches du monde, abritant des coraux, des poissons rares et des oiseaux migrateurs. Sa gestion future pose des questions cruciales : comment concilier la réparation historique, le retour des populations déplacées et la préservation de la biodiversité ? Maurice s’est engagé à protéger l’environnement, à développer un tourisme durable et à associer les communautés locales à la gestion des ressources.
Un modèle pour l’Afrique ?
L’affaire Chagos inspire d’autres pays africains confrontés à des défis similaires : exploitation illégale des forêts, pillage des ressources minières, accaparement des terres, pollution des eaux. Elle montre qu’il est possible de mobiliser le droit international, la diplomatie et la société civile pour défendre la souveraineté écologique. Plusieurs États, comme le Gabon, le Rwanda ou l’Afrique du Sud, investissent déjà dans la protection des parcs naturels, la certification des filières agricoles ou la lutte contre la pêche illégale.
La montée de la conscience écologique
La jeunesse africaine, très mobilisée sur les réseaux sociaux, fait entendre sa voix pour la défense de l’environnement. Des mouvements comme « Fridays for Future Africa » ou « Youth for Climate » organisent des marches, interpellent les gouvernements et proposent des solutions innovantes : reforestation, énergies renouvelables, agriculture biologique, gestion communautaire des ressources. Les ONG locales et internationales jouent un rôle clé dans la sensibilisation, la formation et le plaidoyer.

Les défis de la gouvernance et de la justice environnementale
La gestion durable des ressources naturelles suppose des institutions solides, transparentes et inclusives. La corruption, le manque de moyens et les conflits d’intérêts freinent souvent les progrès. La justice environnementale, qui vise à garantir l’accès équitable aux ressources et à réparer les dommages causés aux communautés, reste un objectif à atteindre. L’affaire Chagos rappelle que la restitution des terres et la reconnaissance des droits des populations autochtones sont des étapes essentielles vers une souveraineté écologique réelle.
Conclusion : l’Afrique à l’heure des choix
La gestion des ressources naturelles est un enjeu vital pour l’avenir de l’Afrique. L’affaire Chagos montre qu’il est possible de concilier justice historique, souveraineté territoriale et protection de l’environnement. Pour réussir, le continent devra investir dans l’éducation, la gouvernance et la coopération régionale. La souveraineté écologique n’est pas seulement une affaire de frontières : c’est une question de dignité, de développement et de transmission aux générations futures.