Le Gabon vit une période d’incertitude politique alors que la transition institutionnelle amorcée après la mort du président Omar Bongo en 2024 peine à trouver un cap clair. La jeunesse gabonaise, en nombre croissant, manifeste son mécontentement face à ce qu’elle perçoit comme un renouvellement insuffisant des élites et une stagnation des réformes promises.
Depuis des mois, les villes gabonaises, particulièrement Libreville et Port-Gentil, connaissent des mobilisations régulières, marquées parfois par des affrontements avec les forces de l’ordre. Les revendications des jeunes sont très diverses : des conditions économiques, plus de participation aux décisions, dénonciation de la corruption et exigence d’une véritable justice sociale.
Le pouvoir en place, conduit par le président sortant Ali Bongo Ondimba, réélu en 2024, fait face à un dilemme majeur. D’un côté, il promet la continuité et la stabilité après une période d’instabilité régionale ; de l’autre, il doit répondre à une demande croissante de changement dans un pays où une grande partie de la population a moins de 30 ans.
Ces tensions s’ajoutent aux défis économiques liés à la baisse des revenus pétroliers, base majeure de l’économie gabonaise, exacerbant les inégalités et appelant à une diversification urgente. Le gouvernement tente de piloter des réformes structurelles, notamment pour renforcer la gouvernance, mais la défiance s’installe.
Les partis d’opposition et certains acteurs de la société civile appellent à un dialogue national inclusif, estimant que seule une large concertation peut éviter une crise majeure. La jeunesse réclame notamment d’être entendue et reconnue politiquement.
Sur le plan international, plusieurs partenaires clés expriment leur préoccupation, insistant sur la nécessité d’une transition pacifique et transparente qui puisse garantir la paix et la prospérité dans ce pays riche en ressources mais politiquement fragile.
Face à cette situation, le Gabon est à un tournant où l’avenir dépendra largement de la capacité des autorités à engager une réforme politique profonde et à apaiser les tensions sociales montantes.
