Libreville vit depuis septembre 2025 une période d’intenses tensions politiques autour de l’ouverture d’un procès judiciaire symbolique opposant des membres influents de l’opposition à l’actuel régime gabonais. Ce procès, perçu par une large part de la société civile et des observateurs internationaux comme un test majeur pour la démocratie gabonaise, accentue les divisions et ravive les débats sur la liberté d’expression et l’État de droit dans le pays.
La procédure concerne notamment Jean-Boniface Assélé, l’un des principaux leaders politiques d’opposition, accusé de « complot contre la sûreté intérieure de l’État » et d’autres chefs d’accusation liés à des manifestations répressives au cours des derniers mois. Des centaines de militants, avocats et citoyens se sont rassemblés dès les premières audiences pour soutenir les prévenus, dénonçant un procès à caractère politique.
Les autorités gabonaises justifient cette procédure par la nécessité de maintenir l’ordre public dans un contexte marqué par des appels à des manifestations non autorisées et des actes jugés « subversifs » par le pouvoir en place. La situation sociale reste fragile, avec des inquiétudes quant à d’éventuels débordements lors des prochaines audiences.

Sur le plan juridique, ce procès soulève de nombreuses interrogations sur l’indépendance de la justice gabonaise, avec des observateurs internationaux appelant à un respect strict des droits fondamentaux et à la transparence des débats. Plusieurs ONG de défense des droits humains ont adressé des communiqués rappelant l’importance du pluralisme politique et du respect des libertés démocratiques.
Cette affaire intervient dans un contexte plus large de tension politique préélectorale, à moins d’un an des prochaines élections présidentielles prévues en 2026. Elle est suivie de près par les institutions régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui appellent au dialogue inclusif.
Les débats dans la société gabonaise sont intenses, opposant fervents partisans du régime à ceux qui réclament plus de démocratie et moins de restrictions. Ce procès pourrait renforcer soit la légitimité du pouvoir en place, soit accentuer les oppositions déjà vives, avec des conséquences importantes sur la cohésion nationale.