Le Gabon a entamé en octobre 2025 une campagne de vaccination à grande échelle contre le paludisme, maladie endémique et première cause de mortalité dans le pays, notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Cette initiative marque une étape cruciale dans le Plan Stratégique National de Lutte contre le Paludisme 2023-2027, avec l’ambition d’éliminer cette maladie d’ici 2030.
Un défi sanitaire majeur
En 2024, le taux de mortalité lié au paludisme au Gabon s’élevait à 10,69%, une proportion alarmante malgré les progrès réalisés dans le traitement et la prévention. Le paludisme représente un véritable problème de santé publique, car il provoque une morbidité élevée avec des conséquences lourdes sur le système de santé, le développement économique et la qualité de vie des populations.
Le vaccin RTS,S déployé en zone rurale
Le vaccin RTS,S, validé par l’OMS comme le premier vaccin préventif du paludisme, est désormais intégré au programme pédiatrique national. La campagne vise prioritairement les zones rurales où la transmission est la plus intense, bénéficiant d’une couverture vaccinale systématique des enfants de 5 à 17 mois via quatre doses. Ce vaccin a démontré une efficacité d’environ 39% contre le paludisme et réduit de 29% les cas graves, participant ainsi à diminuer significativement les admissions hospitalières.

Mobilisation politique et communautaire
Le gouvernement gabonais, sous l’impulsion du ministre de la Santé Pr Adrien Mougougou, renforce sa coordination avec les partenaires internationaux comme Gavi, l’Alliance du vaccin, pour sécuriser les financements et garantir l’approvisionnement en doses. Des campagnes de sensibilisation sont organisées pour lutter contre les idées reçues et assurer une large acceptation communautaire de la vaccination, notamment chez les populations les plus vulnérables.
Vers une éradication progressive
La vaccination est accompagnée de mesures complémentaires : distribution de moustiquaires imprégnées, lutte anti-vectorielle, amélioration des infrastructures sanitaires et accès aux traitements. Ces efforts combinés sont indispensables pour avancer vers l’éradication du paludisme, objectif inscrit dans les Objectifs de développement durable (ODD 3) et auquel le Gabon reste fermement engagé.