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Gabon : la société civile réclame transparence et réformes dans la transition post-Bongo

par Africanova
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Au Gabon, la transition politique ouverte après la chute d’Ali Bongo en 2023 continue de susciter de vifs débats. Si le calme règne à Libreville, la société civile multiplie les appels à la transparence et à l’accélération des réformes. Entre espoirs de renouveau démocratique et craintes d’une confiscation du pouvoir, le pays est à la croisée des chemins.

Un tournant historique après des décennies de pouvoir Bongo

La destitution d’Ali Bongo, après plus de 14 ans à la tête du pays et un demi-siècle de règne familial, a été saluée comme une « libération » par de nombreux Gabonais. Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par le général Brice Oligui Nguema, s’est engagé à organiser des élections libres et à refonder l’État.

Mais près de deux ans après la prise de pouvoir, les impatiences grandissent. La société civile, les syndicats et les organisations citoyennes réclament des actes concrets : justice pour les crimes passés, audit des finances publiques, réforme de la Constitution et ouverture du jeu politique.

Les attentes de la société civile

Pour les associations, la priorité est la transparence dans la gestion de la transition. « Nous voulons savoir comment sont gérés les fonds publics, qui prend les décisions et selon quels critères », explique un responsable du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG). La question de la lutte contre la corruption, endémique sous l’ère Bongo, reste centrale.

Les jeunes, très mobilisés sur les réseaux sociaux, réclament une ouverture du champ politique et la possibilité de participer à la reconstruction du pays. « C’est notre avenir qui se joue, nous voulons être entendus », insiste une militante de la plateforme citoyenne Tournons la page.

Des réformes en chantier mais jugées trop lentes

Le gouvernement de transition a lancé plusieurs chantiers : révision des listes électorales, réforme de la justice, consultation nationale sur la nouvelle Constitution. Mais la lenteur du processus et le manque de communication alimentent la méfiance. Certains redoutent que la transition ne s’éternise, voire que les militaires cherchent à se maintenir au pouvoir.

Les bailleurs internationaux, notamment la France et l’Union africaine, appellent à un calendrier clair et à des garanties sur l’organisation d’élections libres et transparentes.

Un climat apaisé mais fragile

Si la situation sécuritaire reste stable, des tensions persistent dans certains quartiers populaires, où la pauvreté et le chômage alimentent la frustration. Les syndicats multiplient les grèves pour réclamer de meilleurs salaires et des réformes sociales. Les médias, longtemps muselés, profitent d’une relative liberté pour enquêter sur les affaires de l’ancien régime.

Le défi de la refondation

Pour réussir la transition, le Gabon doit relever plusieurs défis : restaurer la confiance dans les institutions, lutter contre la corruption, garantir l’indépendance de la justice et ouvrir le jeu politique à toutes les sensibilités. La société civile entend jouer un rôle de vigie, en mobilisant l’opinion et en exigeant des comptes.

Conclusion : une transition sous surveillance

Le Gabon est à un moment charnière de son histoire. La réussite de la transition dépendra de la capacité des autorités à écouter la société civile, à respecter leurs engagements et à organiser des élections crédibles. Pour les Gabonais, l’enjeu est de tourner la page du passé sans reproduire les erreurs d’hier, et d’inventer un nouveau modèle de gouvernance, plus juste et plus transparent.

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