Introduction
Invité sur le plateau de France 5 ce mardi 24 juin 2025, Édouard Philippe, ancien Premier ministre et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2027, a vivement critiqué la gestion du gouvernement dirigé par François Bayrou. Selon lui, l’exécutif souffre d’une « inertie dangereuse », incapable de mener les réformes nécessaires, notamment en matière de retraites, de santé et de sécurité. Cette sortie médiatique marque une nouvelle étape dans la recomposition du paysage politique français à deux ans de la présidentielle.
Les critiques d’Édouard Philippe
Édouard Philippe, qui a quitté Matignon en 2020 et fondé son propre mouvement politique, Horizons, n’a pas mâché ses mots :
- Il a dénoncé « l’absence de direction générale » du gouvernement Bayrou, accusé de privilégier la stabilité à l’action.
- Il a regretté le manque de « réforme ambitieuse », citant l’exemple du dossier des retraites, bloqué selon lui par des calculs politiques et l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.
- Il a mis en garde contre une « apathie » qui, selon lui, affaiblit la France sur la scène européenne et internationale.
Un contexte politique tendu
Les propos d’Édouard Philippe interviennent dans un contexte de grande incertitude politique :
- François Bayrou, Premier ministre depuis 2024, dirige un gouvernement minoritaire, contraint à des compromis permanents avec la gauche et la droite.
- Les réformes structurelles, notamment sur les retraites, la santé et la transition écologique, peinent à avancer, faute de consensus.
- La popularité du gouvernement est en berne, et la perspective de l’élection présidentielle de 2027 attise les ambitions et les rivalités.
Les réactions politiques
Les critiques d’Édouard Philippe ont immédiatement suscité des réactions :
- Le gouvernement a défendu son bilan, mettant en avant la gestion de la crise énergétique, la relance économique et les efforts pour apaiser les tensions sociales.
- Les oppositions, à gauche comme à droite, ont repris à leur compte le diagnostic d’« inertie », appelant à un sursaut politique.
- Les proches de François Bayrou ont dénoncé une « manœuvre électoraliste », accusant Philippe de préparer sa campagne sur le dos de l’exécutif.

Analyse : recomposition et incertitudes à droite
La sortie d’Édouard Philippe s’inscrit dans une stratégie de démarcation à l’approche de la présidentielle.
L’ancien Premier ministre cherche à incarner une alternative crédible, réformatrice et rassurante, face à un gouvernement jugé trop attentiste.
Cette prise de parole illustre aussi la fragmentation du centre-droit et la difficulté à fédérer autour d’un projet commun.
Les enjeux pour 2027
À deux ans de l’échéance présidentielle, la question du leadership à droite et au centre reste ouverte.
Édouard Philippe espère capitaliser sur son image de gestionnaire rigoureux et de réformateur pragmatique, mais il devra convaincre au-delà de son socle électoral.
La capacité du gouvernement Bayrou à relancer la dynamique réformatrice sera l’un des enjeux majeurs des prochains mois.
Conclusion
La charge d’Édouard Philippe contre l’« inertie » du gouvernement Bayrou marque une étape importante dans la pré-campagne présidentielle. Elle témoigne des tensions et des incertitudes qui traversent la classe politique française, à l’heure où le pays cherche une voie de réforme et de rassemblement.