Le 15 juillet 2025, François Bayrou, Premier ministre, a dévoilé un plan d’austérité sans précédent visant à réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies pour l’année 2026 afin de ramener le déficit public sous la barre des 4,6 % du PIB. Ce tournant budgétaire, dicté par la nécessité de restaurer la crédibilité française face aux marchés et à l’Union européenne, a immédiatement déclenché une onde de choc dans le pays.
Une stratégie de rigueur sous contrainte européenne et financière
La situation financière est jugée critique : après des années de relance post-pandémie, la dette publique approche 3 300 milliards d’euros, tandis que la France subit la pression grandissante des taux d’intérêt et des exigences de Bruxelles. Le risque d’une sanction sur les marchés ou d’une intervention de la Commission européenne plante le décor de cette cure d’austérité.
Les mesures phares incluent :
- Gel de toutes les prestations sociales et des retraites pour 2026
- Suppression de deux jours fériés
- Réduction de l’abattement fiscal sur les pensions
- Coupes dans certaines niches fiscales et subventions jugées inefficaces
- Efforts accrus contre l’évasion fiscale et la fraude
Les budgets des ministères régaliens, ainsi que ceux de la défense et de la sécurité, sont épargnés, dans le souci affiché de « préserver la souveraineté de l’État ».
Colère sociale et mobilisation des oppositions
Ce plan est immédiatement dénoncé par la gauche, les syndicats et même au sein de la majorité. Les principaux syndicats (CGT, FO, CFDT) parlent d’« agression contre le pacte social » et annoncent une série d’actions, avec une première journée de grève nationale prévue à la rentrée. L’opposition dénonce l’atteinte directe au pouvoir d’achat des plus fragiles, alors que l’inflation reste supérieure à 4% selon l’Insee.
Des manifestations spontanées ont eu lieu dès l’après-midi du 15 juillet à Paris, Lyon et Marseille. Le Premier ministre s’est voulu rassurant, promettant des dispositifs de compensation ciblés pour les ménages les plus vulnérables. Il a réaffirmé le maintien des fondamentaux du modèle social français mais défend la nécessité de « prendre ses responsabilités pour éviter la banqueroute du pays ».

Risques politiques et démocratiques à l’approche de 2026
À moins d’un an des grandes échéances électorales locales et européennes, le gouvernement prend un risque politique majeur : selon plusieurs experts, la croissance pourrait en pâtir, tandis que le mécontentement populaire restreint la marge de manœuvre de l’exécutif. François Bayrou joue son avenir politique et celui de sa majorité.
La crédibilité internationale de la France, alors que les regards de Bruxelles et des agences de notation sont tournés vers Paris, est en jeu.
Perspectives et points de vigilance
- La capacité à accompagner les plus fragiles dans la transition
- L’efficacité réelle de la lutte contre la fraude fiscale et des économies proposées
- Les risques de récession ou d’enlisement économique aggravé
- L’éventualité de mouvements sociaux d’ampleur si le plan s’applique sans adaptation
L’Europe observe avec attention le pari français : cette stratégie de rigueur, imposée par la pression des marchés et les règles budgétaires renouvelées de l’UE, pourrait faire des émules ou provoquer de nouvelles crispations dans une Europe déjà confrontée à de nombreuses contestations sociales.