Introduction
L’année 2025 entérine une progression historique de la représentation féminine au sein des institutions françaises. Le nouveau gouvernement, ainsi que la présente législature, affichent la part la plus élevée de femmes députées jamais atteinte. Ce « printemps de la parité » touche aussi la sphère économique : grandes entreprises, start-ups, organismes publics affichent une féminisation accrue à leurs plus hautes responsabilités. Derrière l’image, reste cependant un chemin semé de réalités contrastées, d’inégalités persistantes et de débats de société.
Victoires symboliques et avancées législatives
Pour la première fois, l’Assemblée nationale française compte 43 % de femmes, grâce à l’application renforcée de la loi sur la parité. Dans le gouvernement, plusieurs portefeuilles régaliens (Intérieur, Défense, Affaires étrangères) sont confiés à des femmes : une première historique saluée dans l’opinion internationale.
De nouveaux mécanismes de quotas et d’incitations réglementaires sont adoptés pour forcer la main aux conseils d’administration du CAC 40 et du secteur public. Le seuil de 40 % de dirigeantes en 2025, inscrit dans la loi Rix-Joubert sur l’égalité réelle, entérine la tendance.
Réalité économique : ralentissements et disparités
Dans le CAC 40, la part des femmes PDG ou DG n’excède pourtant toujours pas 18 %. Le poids du plafond de verre, le faible taux de promotion, la charge mentale et la précarité des carrières féminines dans la tech, la finance ou l’industrie perdurent.
Une enquête de l’INSEE révèle que l’écart salarial hommes-femmes reste de 16,7 % tous secteurs confondus. Les temps partiels imposés, les écarts de retraite et la faible valorisation du travail invisible (care, bénévolat, parentalité) maintiennent des inégalités réelles malgré les apparences d’un progrès accéléré.
La société se transforme
La vague féministe de 2023-25 s’accompagne d’une évolution du débat public : pluralité des modalités de pouvoir, essor des réseaux de femmes leaders, émergence de collectifs féminins dans le numérique, la médecine, l’écologie et l’entrepreneuriat.
Mais les résistances subsistent : attaques sexistes en ligne, procès en « incompétence », injonctions contradictoires autour de la maternité ou de la place dans la sphère familiale maintiennent une pression sociale considérable.

Représentations, médias et nouveaux rôles modèles
- Les médias jouent un rôle-clé dans la visibilité des nouvelles figures ; séries, documentaires, tribunes collectives contribuent à forger de nouveaux archétypes, mais aussi à dénoncer la persistance de stéréotypes.
- La question de la diversité reste un point faible : peu de femmes issues des minorités accèdent aux premiers rôles, et la ruralité demeure sous-représentée.
Enjeux pour l’avenir
- Les expertes comme les institutions plaident pour intégrer davantage la question de l’égalité salariale, la lutte contre les violences sexistes et l’accès réel au leadership économique et politique dans l’agenda public.
- Les jeunes générations, très mobilisées sur les réseaux sociaux, sont porteuses d’exigences inédites de transparence, de mentorat et de solidarité.
Conclusion
La montée en puissance des femmes dans la sphère publique française est un marqueur sociétal fort de 2025, mais le véritable défi réside dans l’enracinement de l’égalité réelle, la diversité des profils et l’accès au pouvoir de décision à tous les niveaux.