Eurovision 2025 : un concours sous haute tension
L’édition 2025 de l’Eurovision, l’un des plus grands concours musicaux au monde, a été marquée par une polémique internationale autour de la participation d’Israël. Après la victoire de JJ, qui a publiquement exprimé son souhait de voir une édition 2026 sans Israël, la question de la place de l’État hébreu dans la compétition divise l’opinion publique et les milieux culturels. En Afrique, la question prend une dimension particulière, entre solidarité avec la cause palestinienne, affirmation culturelle et réflexion sur la place du continent dans les grands événements mondiaux.
Un concours musical devenu arène politique
Depuis plusieurs années, l’Eurovision n’est plus seulement un concours de chansons. C’est aussi une scène où se jouent des enjeux diplomatiques, géopolitiques et sociaux. La participation d’Israël, régulièrement contestée, cristallise les tensions autour du conflit israélo-palestinien. Cette année, les appels au boycott se sont multipliés, notamment après les frappes israéliennes sur Gaza qui ont fait seize morts selon la Défense civile locale. Plusieurs artistes africains et membres de la diaspora ont exprimé leur solidarité avec la Palestine, appelant à une prise de position forte de la part des organisateurs.
L’Afrique, entre engagement et affirmation culturelle
Si l’Afrique n’est pas directement représentée à l’Eurovision, la diaspora africaine en Europe joue un rôle de plus en plus visible dans la culture pop et les mouvements de solidarité. Des artistes d’origine maghrébine, subsaharienne ou afro-caribéenne ont profité de la médiatisation du concours pour porter des messages de paix, de justice et de diversité. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #AfricaForPalestine et #EurovisionForPeace ont mobilisé des milliers de jeunes, témoignant de la vitalité de la société civile africaine sur les questions internationales.
La diplomatie culturelle africaine à l’épreuve
Cette mobilisation culturelle s’inscrit dans une tradition africaine de diplomatie citoyenne. Depuis la lutte contre l’apartheid jusqu’aux campagnes pour la restitution des œuvres d’art, les artistes, intellectuels et militants africains utilisent la culture comme levier d’influence et de dialogue. Face à la crise actuelle, plusieurs gouvernements africains ont rappelé leur soutien à la solution à deux États et appelé à la désescalade. Mais la diversité des positions, entre pays arabophones, francophones, anglophones et lusophones, reflète aussi la pluralité des sensibilités sur le continent.

Les enjeux pour la jeunesse et la création africaine
Au-delà du débat géopolitique, l’Eurovision reste un modèle de réussite pour de nombreux jeunes artistes africains qui rêvent de scène internationale. Les succès d’artistes issus de la diaspora montrent que la diversité culturelle est une richesse à valoriser. Plusieurs festivals africains, comme le MASA à Abidjan ou le FESPACO à Ouagadougou, s’inspirent du modèle Eurovision pour promouvoir la musique, le cinéma et les arts vivants. Mais la question de l’indépendance, du financement et de la visibilité reste un défi majeur.
Les risques de récupération et de division
La politisation de l’Eurovision comporte aussi des risques : instrumentalisation des causes, récupération par des groupes extrémistes, division des opinions publiques. Certains observateurs appellent à préserver l’esprit du concours, fondé sur le dialogue, la créativité et le respect des différences. D’autres estiment qu’il est impossible de séparer la culture de la politique, surtout dans un monde globalisé et connecté.
Conclusion : l’Afrique, actrice d’un monde en mutation
L’édition 2025 de l’Eurovision aura été le théâtre d’un débat intense sur la place d’Israël, la solidarité avec la Palestine et le rôle de la culture dans la diplomatie mondiale. Pour l’Afrique, l’enjeu est double : affirmer sa voix sur la scène internationale et défendre les valeurs de paix, de justice et de diversité. La jeunesse africaine, créative et engagée, a montré qu’elle pouvait peser sur les débats mondiaux. Reste à transformer cette énergie en opportunités concrètes pour les artistes et les sociétés du continent.