L’Eurovision 2025 restera dans les mémoires comme l’une des éditions les plus controversées de l’histoire du concours. Pour la première fois, la question de la participation d’Israël a cristallisé les tensions, jusqu’à entraîner une mobilisation inédite d’artistes africains et de nombreux pays du Sud. JJ, le vainqueur de l’édition 2025, s’est publiquement exprimé pour appeler à une édition 2026 sans Israël, en solidarité avec le peuple palestinien. Cette prise de position, largement relayée sur les réseaux sociaux africains, a ouvert un débat passionné sur la place de la politique dans la culture, le rôle des artistes africains dans les grands événements internationaux, et la capacité de l’Afrique à peser dans les débats mondiaux.
L’Eurovision, un concours de plus en plus globalisé
Si l’Eurovision reste officiellement réservé aux pays membres de l’Union européenne de radio-télévision (UER), il attire chaque année une audience mondiale, notamment en Afrique du Nord, au Maghreb et dans la diaspora africaine en Europe. Depuis quelques années, des artistes africains – soit nés sur le continent, soit issus de la diaspora – participent au concours pour le compte de pays européens, comme la Française d’origine malienne Amina (finaliste en 1991), ou plus récemment la Marocaine Samira Said pour le Maroc en 1980.
La question de l’exclusion d’Israël : un tournant politique
En 2025, la participation d’Israël a été contestée par plusieurs délégations et artistes, sur fond de tensions au Proche-Orient et de critiques contre la politique israélienne à Gaza. Le débat a rapidement dépassé le cadre du concours musical pour devenir un enjeu géopolitique. De nombreux artistes africains, souvent très actifs sur les réseaux sociaux, ont exprimé leur solidarité avec la cause palestinienne, appelant à « une Eurovision plus inclusive, respectueuse des droits humains et ouverte à la diversité des voix du Sud ».
Solidarité et mobilisation des artistes africains
Des artistes comme Yemi Alade (Nigeria), Amadou & Mariam (Mali), ou encore le rappeur sénégalais Dip Doundou Guiss ont pris la parole pour dénoncer la politisation du concours, mais aussi pour rappeler l’importance de la culture comme espace de dialogue. Certains ont proposé la création d’un « Eurovision Afrique », qui valoriserait la richesse musicale du continent et offrirait une alternative aux logiques d’exclusion. Les réseaux sociaux africains se sont enflammés, entre soutien à la cause palestinienne et défense de la liberté artistique.
Quelles perspectives pour 2026 ?
La polémique de 2025 a relancé le débat sur l’ouverture de l’Eurovision à de nouveaux pays, notamment africains, et sur la nécessité de repenser les critères de participation. Plusieurs voix plaident pour une réforme du concours, qui intégrerait davantage la diversité culturelle et permettrait à des artistes africains de concourir sous leur propre drapeau. D’autres appellent à une meilleure représentation des minorités et à une vigilance accrue contre toutes les formes de discrimination.

L’Afrique, force d’influence culturelle mondiale
Au-delà du cas d’Israël, l’Eurovision 2025 a montré que l’Afrique est désormais une force incontournable dans les débats culturels mondiaux. Par la puissance de ses diasporas, la créativité de ses artistes et l’engagement de sa jeunesse, le continent s’impose comme un acteur majeur des industries culturelles et musicales. La question de la place de l’Afrique dans les grands événements internationaux, qu’ils soient sportifs, culturels ou politiques, est appelée à prendre de plus en plus d’importance dans les années à venir.
Conclusion : l’Eurovision, un miroir des enjeux du monde
L’édition 2025 de l’Eurovision a révélé la capacité des artistes africains à s’emparer des grands débats de société, à faire entendre leur voix et à défendre des valeurs de solidarité, de justice et de diversité. Si la question de l’exclusion d’Israël reste controversée, elle aura au moins permis d’ouvrir un espace de dialogue et de réflexion sur le rôle de la culture dans la construction d’un monde plus inclusif. Pour 2026, tous les regards seront tournés vers l’Europe… et vers l’Afrique.