Introduction
La rivalité économique entre les États-Unis et l’Inde connaît un nouveau pic en 2025 avec la réintroduction de mesures protectionnistes de part et d’autre. Après une courte accalmie, Washington et New Delhi ont imposé des restrictions douanières ciblées, amplifiant une guerre tarifaire qui risque d’impacter fortement les échanges commerciaux bilatéraux, la stabilité économique régionale et la chaîne d’approvisionnement mondiale. Cet affrontement met en lumière les tensions sous-jacentes entre deux grandes puissances émergentes, appelant à une redéfinition des relations économiques dans un contexte géopolitique concurrentiel.
Contexte des relations commerciales USA-Inde
Les États-Unis et l’Inde sont des partenaires commerciaux majeurs, avec un volume d’échanges qui a dépassé 150 milliards de dollars en 2024. Toutefois, cette relation économique est marquée depuis plusieurs années par des frictions politiques et protectionnistes sur des secteurs clés. Les USA dénoncent notamment les barrières non tarifaires, les subventions aux entreprises indiennes, et le protectionnisme croissant dans certains secteurs technologiques et agricoles.
De leur côté, l’Inde cherche à protéger son industrie naissante et ses marchés agricoles contre une concurrence perçue comme déloyale, tandis qu’elle affirme son droit à protéger ses intérêts souverains dans un monde multipolaire.
Les mesures tarifaires récentes
En mai 2025, les États-Unis ont réinstauré des droits de douane renforcés sur une cinquantaine de produits indiens, notamment dans les secteurs pharmaceutique, textile et acier. En réponse, l’Inde a rapidement annoncé l’application de surtaxes sur certains produits américains, ciblant les véhicules, équipements agricoles et produits agroalimentaires.
Ces nouvelles restrictions concernent des milliards de dollars d’échanges, affectant les entreprises des deux pays, de la grande industrie aux PME exportatrices.
Impacts économiques et retombées sectorielles
La guerre tarifaire entraîne une hausse des prix des produits importés, réduisant la compétitivité pour les consommateurs et augmentant les coûts pour les industries dépendantes des importations. Selon plusieurs études économiques, la croissance du commerce bilatéral pourrait ralentir significativement en 2025-2026, avec des risques de répercussions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales notamment dans le secteur technologique et pharmaceutique.
Certaines entreprises envisagent déjà de délocaliser leurs productions vers d’autres pays pour contourner les barrières, ce qui pourrait redistribuer les flux commerciaux en faveur d’autres acteurs comme le Vietnam ou le Mexique.
Réactions politiques et diplomatiques
Chaque pays justifie ses mesures par la protection de l’emploi national, la souveraineté économique et la nécessité de maintenir un équilibre commercial « équitable ». Cependant, Washington et New Delhi ont également engagé des négociations à différents niveaux pour essayer de désamorcer la crise, notamment lors de rencontres bilatérales au sommet du G20.
La pression des milieux d’affaires, sensibles aux coûts croissants et à l’incertitude, pousse les gouvernements à envisager des compromis, mais les lignes rouges demeurent fortement marquées.
Enjeux géopolitiques sous-jacents
Au-delà des aspects économiques, cette guerre tarifaire s’inscrit dans un contexte de rivalité stratégique plus large. Les États-Unis cherchent à freiner l’ascension économique rapide de l’Inde, principale puissance émergente d’Asie, tout en consolidant leurs alliances dans la région Indo-Pacifique. De leur côté, l’Inde revendique une plus grande indépendance économique et politique, tout en renforçant son rôle dans les forums multilatéraux comme les BRICS ou le QUAD.
La résolution de cette crise commerciale pourrait influencer l’équilibre régional et global dans l’économie mondiale.
Perspectives
Sans un compromis à moyen terme, la guerre tarifaire risque de s’enliser, pénalisant durablement les deux économies et fragilisant la reprise post-pandémique mondiale. La communauté internationale, via l’Organisation mondiale du commerce (OMC), appelle à un dialogue constructif et au respect des règles commerciales pour éviter un confinement protectionniste susceptible d’aggraver les tensions.
Les entreprises des deux pays doivent s’adapter à ce nouvel environnement, avec des stratégies de diversification des marchés et d’intégration plus profonde dans les chaînes de valeur régionales.