Une catastrophe environnementale et humaine
Depuis la fin juillet 2025, la région espagnole de Castille-et-Léon est en proie à une série d’incendies incontrôlables. Alimentés par une canicule historique et des vents violents venant du sud, les feux ont déjà détruit plus de 90 000 hectares de forêts et de terres agricoles, ainsi que plusieurs zones protégées faisant partie du réseau Natura 2000.
Les autorités régionales ont déclaré l’état d’urgence environnementale, tandis que le gouvernement espagnol a officiellement sollicité l’aide de l’Union européenne via le mécanisme de protection civile.
Les zones les plus touchées
Les provinces de Zamora, León et Ávila sont les plus gravement affectées. Dans certaines localités, les flammes se sont approchées à moins d’un kilomètre des habitations, entraînant l’évacuation de plus de 8 000 personnes. Les pertes pour les exploitations agricoles et d’élevage sont considérables.
Les incendies menacent également d’importantes réserves de biodiversité : forêts de chêne vert et de pin, habitats d’espèces protégées comme le lynx ibérique et l’aigle impérial.
Causes aggravantes
- Sécheresse prolongée : l’hiver et le printemps secs ont réduit l’humidité des sols et des végétaux.
- Abandon rural : baisse de l’entretien des forêts et des pâturages en raison de l’exode rural.
- Changements climatiques : augmentation des températures moyennes et allongement des périodes de risque d’incendie.
Les experts soulignent également que la suppression progressive du pastoralisme extensif a contribué à l’accumulation de combustible végétal.
La réponse espagnole et européenne
Le gouvernement espagnol a déployé plus de 3 000 pompiers et militaires de l’UME (Unité militaire d’urgence) pour contenir les flammes. L’aide européenne se matérialise par :
- L’envoi d’avions bombardiers d’eau Canadair depuis la France et l’Italie.
- L’assistance logistique du Centre de coordination de la réponse d’urgence de l’UE.
- Des experts forestiers pour planifier la prévention à long terme.
Impacts économiques et sociaux
Au-delà des dégâts matériels, l’impact sur le tourisme rural, moteur économique de la région, est sévère. Les pertes agricoles, notamment pour les viticulteurs et les producteurs de céréales, se chiffrent déjà à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Perspectives et stratégies futures
Les autorités étudient l’instauration de pare-feux permanents, la réintroduction de pâturage contrôlé et des programmes d’éducation communautaire sur la prévention des feux.
Ces incendies renforcent les appels à une politique climatique européenne plus ambitieuse, axée autant sur la réduction des risques que sur la réponse d’urgence.
