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Égypte : L’inflation repart à la hausse en mai, impact sur le pouvoir d’achat

par Africanova
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Introduction

En mai 2025, l’Égypte fait face à une nouvelle flambée de l’inflation, qui atteint des niveaux inédits depuis la crise économique mondiale de 2022. Cette hausse des prix touche l’ensemble des secteurs, de l’alimentation à l’énergie, en passant par les services et le logement. Elle pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages égyptiens, déjà fragilisés par plusieurs années d’austérité et de réformes structurelles. Analyse des causes, des conséquences et des perspectives pour la première économie du monde arabe.

Les chiffres de l’inflation en Égypte

Selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS), l’inflation annuelle a atteint 19,7 % en mai 2025, contre 16,3 % en avril. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 24 %, ceux de l’énergie de 18 %, et le coût du logement de 12 % sur un an.

Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs : dépréciation de la livre égyptienne, hausse des prix mondiaux des matières premières, et répercussions des tensions géopolitiques sur les importations.

Les causes structurelles de la hausse des prix

L’économie égyptienne, fortement dépendante des importations, est vulnérable aux chocs extérieurs. La guerre en Ukraine, les tensions en mer Rouge et la volatilité des marchés pétroliers ont entraîné une hausse des coûts d’approvisionnement.

La dévaluation de la livre égyptienne, décidée par la Banque centrale pour attirer les investissements étrangers et répondre aux exigences du FMI, a renchéri le coût des produits importés.

Enfin, la suppression progressive des subventions sur l’énergie et les produits de première nécessité, dans le cadre des réformes économiques, a contribué à la hausse des prix à la consommation.

Impact sur le pouvoir d’achat et la vie quotidienne

Pour les ménages égyptiens, cette inflation se traduit par une baisse du pouvoir d’achat et une précarisation accrue. Les familles à revenu modeste consacrent désormais plus de 60 % de leur budget à l’alimentation. Les files d’attente devant les boulangeries subventionnées s’allongent, et de plus en plus de ménages réduisent leur consommation de viande, de fruits et de produits laitiers.

Les classes moyennes sont également touchées : loyers, frais de scolarité et services de santé deviennent de plus en plus difficiles à assumer. Les syndicats et les associations de consommateurs tirent la sonnette d’alarme sur la montée de la pauvreté et des inégalités.

Réactions du gouvernement et mesures d’urgence

Face à la colère sociale, le gouvernement égyptien a annoncé plusieurs mesures d’urgence :

  • Augmentation du salaire minimum
  • Extension des programmes d’aide alimentaire et de transferts monétaires
  • Gel temporaire des prix de certains produits de première nécessité
  • Négociations avec le FMI pour obtenir un allègement des conditions de remboursement de la dette

Le président Abdel Fattah al-Sissi a appelé à la patience et à la solidarité nationale, tout en promettant de renforcer la lutte contre la spéculation et la contrebande.

Les défis pour l’économie égyptienne

Au-delà de la gestion de l’inflation, l’Égypte doit relever plusieurs défis structurels :

  • Diversification de l’économie, aujourd’hui trop dépendante du tourisme, des transferts de fonds et du canal de Suez
  • Développement de l’industrie locale et de l’agriculture pour réduire la dépendance aux importations
  • Réforme du système éducatif et de la formation professionnelle pour créer des emplois qualifiés

Les experts appellent à une politique industrielle ambitieuse, à l’innovation et à l’investissement dans les secteurs à forte valeur ajoutée.

Perspectives et risques

Si l’inflation devait se maintenir à un niveau élevé, le risque de tensions sociales et de mouvements de protestation augmenterait. L’histoire récente de l’Égypte montre que les questions économiques sont au cœur de la stabilité politique.

À moyen terme, la reprise de la croissance mondiale et la stabilisation des marchés pourraient soulager la pression sur l’économie égyptienne. Mais la réussite dépendra de la capacité du pays à accélérer ses réformes et à garantir une meilleure répartition des richesses.

Conclusion

La flambée de l’inflation en Égypte en mai 2025 met en lumière les vulnérabilités d’une économie en transition. Face à l’urgence sociale, le gouvernement doit agir vite pour protéger les plus fragiles et restaurer la confiance. La réussite de cette bataille contre l’inflation sera décisive pour l’avenir du pays et la stabilité de la région.

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