Le 16 juin 2025, le président américain Donald Trump a ordonné le lancement de nouvelles opérations anti-immigration dans trois des plus grandes métropoles du pays : Los Angeles, Chicago et New York. Cette annonce, relayée par le Département de la Sécurité intérieure (DHS), intervient dans un contexte de durcissement général de la politique migratoire et de montée des tensions à l’approche des élections présidentielles. Pour les communautés immigrées, les associations de défense des droits humains et de nombreux élus locaux, cette offensive marque un retour à une stratégie de la peur et de la stigmatisation, qui risque d’aggraver les fractures au sein de la société américaine.
Une politique de fermeté assumée
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des axes centraux de son agenda politique. Les opérations annoncées à Los Angeles, Chicago et New York visent, selon l’administration, à « restaurer la loi et l’ordre » et à « protéger les citoyens américains des menaces extérieures ». Les services de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ont reçu l’ordre de multiplier les contrôles, les arrestations et les expulsions, en ciblant en priorité les personnes en situation irrégulière ayant un casier judiciaire.
Le président Trump a justifié ces mesures par la nécessité de « défendre la souveraineté des États-Unis » et de « mettre fin à l’anarchie migratoire ». Il a accusé les villes sanctuaires, qui refusent de coopérer avec les autorités fédérales, de « mettre en danger la sécurité nationale » et de « favoriser la criminalité ».
Les réactions des villes concernées
Les maires de Los Angeles, Chicago et New York, tous démocrates, ont immédiatement dénoncé une opération « politique » et « inhumaine », destinée à instrumentaliser la question migratoire à des fins électorales. Ils ont réaffirmé leur engagement à protéger les droits des immigrés et à refuser toute collaboration avec l’ICE en dehors des cas prévus par la loi.
À New York, le maire a annoncé la mise en place de cellules de soutien psychologique et juridique pour les familles menacées d’expulsion. À Chicago, des manifestations ont eu lieu devant l’hôtel de ville, rassemblant plusieurs milliers de personnes sous le slogan « No human being is illegal ». À Los Angeles, des collectifs citoyens organisent des réseaux d’alerte pour prévenir les descentes de police et offrir un refuge temporaire aux personnes recherchées.
Les conséquences pour les communautés immigrées
Les opérations anti-immigration suscitent une vague d’angoisse au sein des communautés concernées. De nombreux parents craignent d’être séparés de leurs enfants, citoyens américains par le droit du sol. Les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte sont devenus des espaces de repli, où l’on tente de préserver un semblant de normalité malgré la peur.

Les associations de défense des droits humains dénoncent une « criminalisation de la pauvreté » et une « chasse aux sorcières » qui vise avant tout les minorités latino-américaines, africaines et asiatiques. Elles rappellent que la majorité des immigrés en situation irrégulière travaillent, paient des impôts et contribuent à la vitalité économique et culturelle des villes.
Un enjeu électoral majeur
La question de l’immigration est au cœur de la campagne présidentielle de 2025. Donald Trump mise sur une rhétorique de fermeté pour mobiliser sa base électorale, tandis que son adversaire démocrate propose une régularisation partielle et une réforme du système d’asile. Les sondages montrent une société profondément divisée, entre partisans d’une ouverture contrôlée et tenants d’une fermeture stricte des frontières.
Les experts s’inquiètent d’une montée des tensions, alimentée par les discours de haine et la désinformation sur les réseaux sociaux. Les incidents violents se multiplient, avec des attaques contre des centres d’accueil, des agressions racistes et des actes de vandalisme.
Analyse : une Amérique à la croisée des chemins
La nouvelle vague d’opérations anti-immigration marque un tournant dans la politique américaine. Elle pose la question du rapport à l’altérité, de la place des minorités et du respect des droits fondamentaux. Pour de nombreux observateurs, la stratégie de Donald Trump risque d’alimenter la défiance envers les institutions et de fragiliser la cohésion nationale.
La société civile, les églises et les syndicats multiplient les initiatives de solidarité, mais la peur et l’incertitude dominent. L’avenir de l’Amérique, nation d’immigrants, se joue aussi dans la capacité à trouver un équilibre entre sécurité et humanité.
Conclusion
Les opérations anti-immigration ordonnées par Donald Trump à Los Angeles, Chicago et New York illustrent la radicalisation du débat politique aux États-Unis. Entre impératifs de sécurité et respect des droits humains, l’Amérique doit choisir le visage qu’elle veut offrir au monde et à ses propres citoyens.