Le 12 juillet 2025, Donald Trump a secoué la planète économique en annonçant l’instauration de droits de douane de 30% sur toutes les importations en provenance du Mexique et de l’Union européenne, à compter du 1er août. Cette décision, qui s’inscrit dans la continuité de sa politique protectionniste, fait craindre une nouvelle escalade des tensions commerciales mondiales. Mais au-delà des États directement visés, l’Afrique pourrait également subir des conséquences majeures, tant sur le plan économique que géopolitique.
Une nouvelle ère de protectionnisme américain
Depuis son retour sur la scène politique, Donald Trump a multiplié les mesures visant à « protéger l’industrie américaine », au risque de déclencher des représailles de la part de ses partenaires. Cette hausse spectaculaire des droits de douane vise à réduire le déficit commercial des États-Unis, mais risque de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et de renchérir le coût des biens importés, y compris pour les consommateurs américains.
Impact direct sur l’économie mondiale
L’Union européenne et le Mexique ont déjà annoncé des mesures de rétorsion, promettant de taxer à leur tour certains produits américains. Cette guerre commerciale pourrait ralentir la croissance mondiale, déstabiliser les marchés financiers et peser sur les économies émergentes. Pour l’Afrique, qui dépend fortement des exportations de matières premières et de produits agricoles vers l’Europe et les États-Unis, les effets de contagion pourraient être rapides et sévères.
Conséquences pour les exportations africaines
Même si l’Afrique n’est pas directement ciblée par ces nouveaux droits de douane, elle pourrait en pâtir de plusieurs façons :
- Baisse de la demande européenne : Si l’économie européenne ralentit, la demande pour les produits africains (cacao, café, minerais, pétrole) pourrait chuter, affectant les revenus d’exportation.
- Détournement des flux commerciaux : Les exportateurs africains pourraient être confrontés à une concurrence accrue sur les marchés tiers, certains produits européens ou mexicains cherchant de nouveaux débouchés.
- Renchérissement des importations : Les biens d’équipement, machines et véhicules importés d’Europe pourraient coûter plus cher, freinant la modernisation industrielle africaine.

Opportunités et stratégies d’adaptation pour l’Afrique
Face à ce contexte incertain, l’Afrique doit repenser sa stratégie commerciale :
- Diversification des partenaires : Renforcer les liens avec l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique latine pour réduire la dépendance à l’égard de l’UE et des États-Unis.
- Promotion du commerce intra-africain : Accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler la demande régionale et créer de nouveaux marchés.
- Montée en gamme des exportations : Investir dans la transformation locale des matières premières pour capter plus de valeur ajoutée et résister aux chocs extérieurs.
Enjeux géopolitiques
Cette nouvelle guerre commerciale pourrait aussi rebattre les cartes des alliances internationales. L’Afrique, courtisée par la Chine, la Russie et les pays du Golfe, pourrait tirer parti de la rivalité entre grandes puissances pour négocier de meilleurs accords et défendre ses intérêts sur la scène mondiale.