Un séisme au sommet de l’armée ukrainienne
L’Ukraine traverse une nouvelle zone de turbulences alors que le général Oleksandr Hrytsenko, commandant des forces terrestres, a annoncé sa démission ce 14 juin 2025. Cette décision intervient au lendemain d’une attaque massive de drones russes sur plusieurs bases militaires ukrainiennes, qui a causé la destruction de 40 avions de combat et la mort de plus de 60 soldats. La démission du général Hrytsenko, figure respectée de l’armée, plonge la hiérarchie militaire et le pouvoir politique dans l’incertitude, alors que la guerre avec la Russie s’enlise et que la pression internationale s’accentue.
Une attaque qui change la donne
L’attaque de drones russes, survenue dans la nuit du 13 au 14 juin, a frappé simultanément les bases aériennes de Poltava, Dnipro et Mykolaïv. Selon le ministère ukrainien de la Défense, les drones de nouvelle génération utilisés par la Russie ont déjoué les systèmes de défense anti-aérienne, causant des pertes matérielles et humaines inédites depuis le début du conflit.
Le président Volodymyr Zelensky a qualifié l’attaque de « coup dur pour la souveraineté ukrainienne » et a promis de renforcer la défense du pays avec l’aide de ses alliés occidentaux.
« Nous ne céderons pas à la terreur. L’Ukraine se battra jusqu’au bout pour sa liberté », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
Les raisons d’une démission
Le général Hrytsenko, en poste depuis 2022, était considéré comme l’un des architectes de la résistance ukrainienne face à l’invasion russe. Sa démission, officiellement motivée par « le besoin de renouvellement et de responsabilité », est interprétée par de nombreux analystes comme un acte de protestation contre le manque de moyens et les failles du commandement.
Des sources proches du ministère de la Défense évoquent des tensions croissantes entre le haut commandement militaire et le gouvernement, sur fond de désaccords stratégiques et de fatigue morale après plus de trois ans de guerre.
L’armée ukrainienne sous pression
La perte de 40 avions de combat constitue un revers majeur pour l’aviation ukrainienne, déjà affaiblie par les précédentes offensives russes. Les experts militaires craignent que la Russie ne profite de cette brèche pour intensifier ses opérations dans l’est et le sud du pays.
Les soldats ukrainiens, épuisés par la durée du conflit et le manque de relève, témoignent d’un moral en berne.
« Nous avons besoin de plus d’armes, de soutien logistique et de clarté dans les ordres. La situation devient intenable », confie un officier sous couvert d’anonymat.
Réactions de l’OTAN et de la communauté internationale
L’OTAN a exprimé sa « préoccupation profonde » face à la situation en Ukraine. Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a appelé à une réunion d’urgence des ministres de la Défense pour évaluer la situation et renforcer l’aide militaire à Kiev.
Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine, tout en appelant à une « réforme rapide et transparente » de la chaîne de commandement militaire ukrainienne.
Un contexte politique tendu à Kiev
La démission du général Hrytsenko intervient alors que le gouvernement Zelensky fait face à une montée des critiques internes : certains députés de l’opposition et membres de la société civile dénoncent la gestion du conflit, la corruption persistante et l’insuffisance des mesures de soutien aux familles de soldats.
Des manifestations de soutien à l’armée et d’appel à l’unité nationale ont eu lieu à Kiev et dans plusieurs grandes villes, mais la fatigue de la population est palpable.
Analyse et perspectives
La crise actuelle met en lumière la fragilité de l’appareil militaire ukrainien et la difficulté de maintenir la cohésion face à une guerre longue et coûteuse.
La démission du général Hrytsenko pourrait ouvrir la voie à une refonte de la stratégie militaire, mais elle risque aussi de déstabiliser davantage l’armée et d’encourager la Russie à intensifier ses attaques.
Pour l’Ukraine, l’enjeu est désormais de restaurer la confiance au sein de l’armée, de renforcer la coopération avec l’OTAN et de mobiliser la société autour d’un objectif commun : la défense de la souveraineté nationale.