La Guinée s’engage dans une phase cruciale de sa transition politique avec l’ouverture, le 24 août 2025, de la campagne référendaire en vue du scrutin du 21 septembre. Ce vote doit entériner une nouvelle Constitution dont l’objectif affiché est de poser les fondations d’un cadre institutionnel renouvelé après le coup d’État de 2021. Pourtant, cette campagne s’inscrit sous le signe d’une forte défiance et d’un contexte politique et social tendu.
La nouvelle Constitution prévoit un allongement du mandat présidentiel à sept ans, renouvelable une fois, une mesure contestée par l’opposition qui y voit une manœuvre d’extension du pouvoir du chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Ce gesticule politique suscite chez les citoyens un débat intense sur la démocratie et les droits politiques. Le gouvernement a suspendu la campagne pour certains partis d’opposition, et des rapports font état d’arrestations ciblées, contribuant à un climat d’intimidation préoccupant.

Les organisations internationales appellent à un scrutin libre, transparent et inclusif, essentiel à la légitimité du processus. Le référendum conditionnera non seulement l’issue de la transition mais également la crédibilité extérieure de la Guinée, qui souhaite renouer avec une normalisation politique et une reprise économique.
L’enjeu est de taille à la fois pour la paix sociale et le développement dans un pays marqué par plusieurs décennies de tensions, entre espérance démocratique et rémanence de l’autoritarisme.