Une croissance modérée mais prometteuse
Selon les dernières projections de la Banque mondiale, la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,5 % en 2025, avant de s’accélérer à 4,3 % en 2026-20271. Cette progression est principalement portée par une hausse de la consommation privée et des investissements, favorisée par un repli de l’inflation et une stabilisation monétaire. Malgré ce contexte globalement favorable, la croissance reste inférieure au seuil de 7 % nécessaire pour une réduction significative de la pauvreté, soulignant la nécessité d’efforts soutenus.
Disparités régionales et pays à fort potentiel
Les taux de croissance varient fortement selon les pays et les régions. Neuf pays d’Afrique subsaharienne, dont le Botswana, la Centrafrique, le Tchad, la Guinée équatoriale, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, devraient enregistrer des taux supérieurs à 6 % entre 2025 et 2026, tandis que d’autres restent en dessous de 2 %26. Cette disparité reflète les différences en termes de stabilité politique, de ressources naturelles, de gouvernance et de capacités institutionnelles.
Facteurs favorables à la croissance
Plusieurs éléments soutiennent cette dynamique. La baisse progressive de l’inflation, qui devrait passer de 18,6 % en 2024 à environ 12,6 % en 2025-2026, améliore le pouvoir d’achat et la stabilité macroéconomique3. Par ailleurs, les réformes structurelles dans plusieurs pays renforcent la gestion fiscale et la mobilisation des ressources, tandis que les investissements dans les infrastructures et les technologies numériques stimulent la productivité.

La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est également un levier important, favorisant le commerce intra-africain et l’intégration économique régionale58. L’urbanisation rapide et la croissance démographique offrent un marché intérieur en expansion, soutenant la demande intérieure.
Risques et défis persistants
Malgré ces perspectives, plusieurs risques menacent la croissance. Les tensions géopolitiques, notamment dans le Sahel, la Corne de l’Afrique et certaines zones d’Afrique centrale, perturbent les activités économiques et limitent les investissements37. Le changement climatique, avec ses phénomènes extrêmes, affecte particulièrement l’agriculture, secteur vital pour la sécurité alimentaire et l’emploi.
La dette publique élevée dans plusieurs pays africains limite les marges de manœuvre budgétaires, avec des déficits qui restent importants malgré une légère amélioration attendue34. La réduction de l’aide au développement, notamment suite à la suspension de certains programmes américains, constitue un autre facteur d’incertitude2. Enfin, les effets du ralentissement économique mondial, notamment en Chine, peuvent peser sur la demande de matières premières africaines.