L’Afrique entre dans l’année 2025 avec une dynamique économique encourageante, marquée par une accélération de la croissance malgré un environnement mondial incertain. Selon les dernières analyses de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, la croissance régionale devrait atteindre 3,5 % en 2025 et pourrait s’élever à 4,3 % en 2026-2027, soutenue par une reprise de la consommation privée, la stabilisation monétaire et une inflation en repli23. D’autres projections situent la croissance du continent autour de 4,2 %, soit un rythme supérieur à la moyenne mondiale, ce qui place l’Afrique juste derrière l’Asie parmi les régions les plus dynamiques du globe6.
Des moteurs de croissance multiples
Cette performance s’explique par plusieurs facteurs :
- La baisse du taux d’inflation médian, passé de 7,1 % en 2023 à 4,5 % en 2024, favorise le pouvoir d’achat et la consommation intérieure2.
- Les investissements privés, stimulés par une meilleure transparence et un environnement des affaires en amélioration, dynamisent les secteurs porteurs tels que les services, l’agriculture et les industries extractives3.
- Certains pays, comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et l’Éthiopie, affichent des taux de croissance supérieurs à 6 %, tirant la moyenne continentale vers le haut6.
Des défis structurels persistants
Malgré cette embellie, la croissance reste insuffisante pour répondre pleinement aux aspirations des populations africaines. L’écart se creuse entre la demande d’emplois de qualité, de services publics efficaces, et la capacité des institutions à y répondre. Le seuil de croissance nécessaire pour réduire significativement la pauvreté est estimé à 7 %, bien au-dessus des projections actuelles.
Parmi les obstacles majeurs :
- Les tensions géopolitiques, les conflits régionaux (notamment au Sahel et dans la Corne de l’Afrique) et les catastrophes climatiques freinent la stabilité et l’investissement3.
- L’inflation, bien qu’en baisse, reste préoccupante dans certains pays, affectant le coût de la vie et la compétitivité des entreprises.
- Les déficits fiscaux, qui devraient se réduire à 4,1 % du PIB d’ici 2025-2026, demeurent un point de vigilance pour la soutenabilité de la dette publique3.
Des trajectoires contrastées selon les régions
La croissance africaine n’est pas homogène. Les économies diversifiées, souvent moins dépendantes des matières premières, affichent de meilleures performances. À l’inverse, les pays fortement exposés aux fluctuations des prix des ressources naturelles, comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud, voient leur croissance freinée par des crises sectorielles, notamment dans l’énergie6.
Vers une croissance inclusive et durable
Pour transformer cette croissance en développement inclusif, les institutions internationales et les gouvernements africains recommandent :
- Des réformes urgentes pour renforcer la concurrence, la transparence et la redevabilité des institutions publiques2.
- Une meilleure gestion fiscale et de la dette, afin de libérer des marges de manœuvre budgétaires pour l’investissement social3.
- Un soutien accru à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à l’éducation, moteurs essentiels d’une croissance durable et créatrice d’emplois.
En conclusion, l’Afrique aborde 2025 avec des perspectives économiques favorables, mais doit accélérer ses réformes pour transformer cette dynamique en progrès social tangible et en réduction effective de la pauvreté.