Introduction
Depuis octobre 2025, Madagascar est plongée dans une crise politique d’une ampleur rare, marquée par des manifestations massives, une prise de pouvoir militaire et une instabilité institutionnelle. Ce troisième article analyse les racines, le déroulement et les perspectives de cette crise majeure, dont les implications dépassent largement les frontières de l’île, affectant la région et les relations internationales.
Une crise née de tensions sociales et politiques
La contestation populaire est partie de revendications liées à la corruption, à la mauvaise gestion des ressources, et à la dégradation des conditions de vie, notamment l’accès à l’eau et à l’électricité. Cette mobilisation, animée en grande partie par la jeunesse malgache, a rapidement confronté le gouvernement d’Andry Rajoelina à une opposition farouche.
La prise de pouvoir militaire et ses conséquences
Le 14 octobre 2025, face à l’enlisement, l’armée malgache, sous la direction du colonel Michael Randrianirina, a pris le contrôle temporaire du pays. Ce coup d’État n’est pas un simple renversement, mais une tentative de rétablir l’ordre, avec la promesse d’une transition démocratique inclusive dans un délai de deux ans. Cette intervention souligne le rôle ambivalent que jouent aujourd’hui les forces armées en Afrique, entre gardiennes de la stabilité et acteurs politiques.

Les internationales et réactions régionales
L’Union Africaine a suspendu Madagascar et appelle à un retour à l’ordre démocratique. La France, ancienne puissance coloniale, suit avec attention, appelle à une transition pacifique et inclusive. Ces pressions internationales ajoutent une dimension cruciale au processus politique en cours et soulignent les enjeux géopolitiques qui pèsent sur Madagascar.
Perspectives et défis
La réussite de la transition dépendra largement de l’inclusion des forces vives de la nation, notamment des jeunes et des mouvements sociaux. Le rôle de l’armée devra s’inscrire dans un cadre constitutionnel clair, sous peine de prolonger l’instabilité. La restauration de la confiance citoyenne, la lutte contre la corruption et le développement économique restent prioritaires pour éviter un effondrement durable.