Paris, 4 septembre 2025 – Alors que la planète traverse une période de bouleversements climatiques majeurs, l’Afrique, continent vaste et riche en biodiversité, se trouve à un carrefour critique. En 2025, les défis liés à la gestion des ressources naturelles – eau, terres agricoles, forêts – sont exacerbés par les effets de la sécheresse, de la déforestation accélérée et de l’urbanisation galopante. Cette crise environnementale est non seulement un enjeu écologique mais aussi un facteur décisif de stabilité sociale, économique et politique.
Selon un récent rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les régions sahéliennes, la Corne de l’Afrique, mais aussi certaines zones forestières d’Afrique centrale connaissent une dégradation alarmante des sols, une baisse des réserves d’eau potable et une raréfaction de la faune essentielle à l’équilibre des écosystèmes. Ces phénomènes accélèrent les migrations internes et augmentent les risques de conflits d’usage entre agriculteurs, éleveurs et industries extractives.
L’Afrique subit particulièrement les conséquences du changement climatique, en dépit d’une responsabilité historique très limitée dans les émissions globales de gaz à effet de serre. Ce paradoxe pose des défis d’adaptation et renforce la nécessité d’une solidarité internationale, à la fois financière, technique et politique.
Les gouvernements africains multiplient les initiatives de gestion durable, à travers la promotion de l’agroécologie, la restauration des terres dégradées, la sensibilisation environnementale et la mise en place de cadres réglementaires stricts. Des partenariats émergent avec les bailleurs multilatéraux et les organisations non gouvernementales pour accompagner ces efforts.
Néanmoins, le chemin est semé d’embûches. La croissance démographique rapide, la pression sur les ressources, les modèles économiques encore prédominants extractivistes, ainsi que les difficultés institutionnelles freinent la transition. L’absence d’une coordination régionale efficace limite aussi les potentiels de gestion transfrontalière des bassins et des parcours pastoraux.
L’enjeu politique est majeur : la gestion des ressources naturelles est au cœur de nombreuses nominations et décisions. La stabilité de certaines zones est remise en cause par les conflits d’intérêts entre communautés, exacerbés par la rareté grandissante. La justice environnementale devient ainsi un défi de réconciliation nationale.
Pour les citoyens, l’accès à l’eau potable, à la sécurité alimentaire et à des conditions de vie acceptables représente une obsession quotidienne, tandis que la conscience écologique, notamment chez les jeunes générations, s’affirme comme un moteur de changement.
Cette crise environnementale est également une opportunité historique de repenser les modes de production, d’habitat et de développement économiques sur le continent. Des innovations technologiques africaines, associées à des savoirs traditionnels, apparaissent comme des pistes prometteuses.
Enfin, la responsabilité globale, entre continents émetteurs historiques et nations vulnérables, doit être repensée dans un cadre équitable. Les négociations internationales sur le climat, même si elles tardent à aboutir à des avancées concrètes, encouragent progressivement cette prise de conscience.
L’Afrique de 2025 est donc à la croisée d’un avenir possible rondement mené vers une gestion durable, mais aussi exposé aux pires scénarios climatiques. Face à cette urgence, une question essentielle demeure : le continent saura-t-il mobiliser ses ressources, ses savoirs et ses alliances pour construire une résilience collective durable, et ainsi éviter l’amplification des tensions et des inégalités ?
