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Côte d’Ivoire: Mgr Ahiwa privilégie la paix sur le droit au cœur d’un climat électoral fébrile

par Africanova
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À l’aube d’une période électorale qui s’annonce tendue, la voix de l’Église catholique résonne fortement en Côte d’Ivoire. Monseigneur Jacques Ahiwa, évêque auxiliaire d’Abidjan, a récemment pris position en faveur de la préservation de la paix civile, estimant que le règlement politique du pays doit privilégier la cohésion nationale sur la stricte application des textes de loi, au besoin[web]. Un message qui fait débat et rappelle la dimension éminemment sociale du processus électoral ivoirien.

L’appel à la paix, une constante dans l’histoire ivoirienne

Salué pour son engagement humaniste, Mgr Ahiwa n’en est pas à sa première intervention dans le débat public. Reprenant l’héritage des grandes figures religieuses, il considère la paix comme la première condition de la démocratie : « Mieux vaut une paix imparfaite qu’une justice exacerbée source de nouveaux conflits », a-t-il récemment déclaré devant des fidèles et des acteurs politiques. Dans un pays où l’histoire récente reste marquée par des épisodes tragiques liés aux élections, son message apparaît comme une mise en garde à l’approche des prochains scrutins municipaux et présidentiels.

Le contexte d’une société en quête de stabilité

La société ivoirienne affiche sur le terrain sa soif de stabilité : la croissance économique, le retour des investisseurs étrangers, la vitalité des grandes villes témoignent du désir collectif d’en finir avec les cycles de violence. Pourtant, les défis restent nombreux : montée des discours identitaires, manipulations politiques, fractures communautaires et suspicions envers la justice.

La déclaration de Mgr Ahiwa intervient alors que la justice et l’administration sont pointées du doigt pour leur gestion contestée de l’inscription sur les listes électorales, l’encadrement des manifestations et la gestion des dossiers troubles liés aux violences à Yopougon. L’opposition soupçonne une instrumentalisation des institutions à des fins partisanes là où le gouvernement brandit la nécessité d’ordre et de cohésion.

Le rôle clef des leaders religieux

Dans ce contexte, les leaders religieux jouent un rôle marginal mais significatif de médiation. Ils sont souvent les seuls interlocuteurs acceptés par la majorité des Ivoiriens durant les crises. Par leur autorité morale, ils contribuent à désamorcer les tensions et à proposer des solutions de réconciliation plus larges que les compromis politiques classiques.

Les limites et risques d’une paix « imposée »

Toutefois, certains analystes mettent en garde : privilégier la paix au détriment du droit risque d’affaiblir la construction de l’État de droit. Si la primauté de la paix est louable lors des crises aigües, il reste essentiel de bâtir des institutions solides, impartiales et capables d’assurer la justice pour tous, condition sine qua non d’une paix véritablement durable.

Vers une campagne électorale sous surveillance

À quelques mois de la présidentielle, la Côte d’Ivoire entre dans une période de crispation inquiétante. La presse, la société civile et les partenaires étrangers redoutent tout basculement dans la violence. Le message d’un homme d’Église comme Mgr Ahiwa prend ainsi une dimension politique forte, invitant chaque partie à la responsabilité et au sens de l’intérêt général.

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