Introduction
La Côte d’Ivoire s’impose progressivement comme un acteur clé de l’économie bleue en Afrique de l’Ouest. À l’occasion du forum majeur organisé en 2025, le pays a mis en avant l’importance stratégique de l’économie bleue pour la croissance, la création d’emplois et la préservation des ressources naturelles. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte mondial où l’utilisation durable des ressources maritimes devient un enjeu central pour le développement durable et la sécurité alimentaire24.
Définition et enjeux de l’économie bleue
L’économie bleue désigne l’ensemble des activités économiques liées à l’exploitation durable des ressources marines et aquatiques. Elle englobe la pêche, l’aquaculture, le transport maritime, l’énergie marine renouvelable, le tourisme côtier, et la gestion des écosystèmes marins. Pour la Côte d’Ivoire, dotée de 500 kilomètres de côtes et d’une zone économique exclusive riche, ce secteur représente un potentiel immense pour diversifier l’économie et créer des emplois2.
Un engagement politique affirmé
Le gouvernement ivoirien, à travers le Plan national de développement (PND), a fait de l’économie bleue une priorité. Le Ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH) multiplie les initiatives pour renforcer la gestion durable des ressources, encourager l’investissement et promouvoir l’innovation. La participation active de la Côte d’Ivoire au 61e Salon international de l’agriculture de Paris en 2025 témoigne de cette volonté d’ouverture et de coopération internationale2.
Les défis majeurs : pollution plastique et gestion durable
L’un des principaux défis auxquels fait face l’économie bleue ivoirienne est la pollution plastique, qui menace la biodiversité marine, la santé humaine et la sécurité alimentaire. Le forum a mis l’accent sur la nécessité d’impliquer la jeunesse régionale dans la lutte contre la pollution, à travers la sensibilisation, l’éducation et le développement de l’économie circulaire4.
La gestion durable des ressources maritimes est également un enjeu central. Il s’agit de garantir une exploitation raisonnée des stocks halieutiques, de développer l’aquaculture et de renforcer la surveillance contre la pêche illégale, tout en préservant les écosystèmes marins pour les générations futures24.
Opportunités d’investissement et innovation
L’économie bleue offre de nombreuses opportunités d’investissement, notamment dans la pêche, l’aquaculture, l’élevage marin, mais aussi dans le recyclage des déchets plastiques et l’éco-innovation. Des entrepreneurs ivoiriens témoignent de leur succès dans des filières innovantes telles que l’élevage d’escargots ou la production de miel bio, illustrant le potentiel de diversification économique2.
Le secteur porcin, par exemple, connaît une forte demande, avec un déficit de production local estimé à 135 000 tonnes par an. Ce gap représente un marché de plus de 120 milliards de Francs CFA, attirant ainsi de nombreux investisseurs2.
Un cadre juridique favorable
Pour attirer les investisseurs, la Côte d’Ivoire a mis en place un cadre juridique incitatif, avec des lois spécifiques sur la pêche, l’aquaculture et l’élevage, ainsi qu’un Code d’investissement offrant des avantages fiscaux et financiers. Ce dispositif vise à garantir la sécurité des investissements tout en assurant la préservation des ressources naturelles2.
Bien-être animal et sécurité alimentaire
Le bien-être animal est au cœur des préoccupations du MIRAH, qui veille à la santé des animaux pour prévenir les maladies zoonotiques et améliorer la qualité de l’élevage. La sécurité alimentaire reste un objectif prioritaire, avec des politiques publiques axées sur l’autosuffisance et la valorisation des filières locales2.
Implication de la jeunesse et de la société civile
Le forum a insisté sur la nécessité d’impliquer la jeunesse dans la transformation de l’économie bleue, notamment par l’entrepreneuriat, l’innovation et la sensibilisation à la protection de l’environnement. Les initiatives de recyclage, la valorisation des déchets plastiques et l’économie circulaire sont autant de leviers pour créer des emplois durables et protéger les écosystèmes4.
Perspectives et recommandations
Pour consolider le rôle de la Côte d’Ivoire comme leader régional de l’économie bleue, il est recommandé de :
- Renforcer la formation et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs dans les filières maritimes.
- Intensifier la lutte contre la pollution plastique et promouvoir l’économie circulaire.
- Encourager la recherche et l’innovation dans la gestion durable des ressources marines.
- Poursuivre les réformes juridiques pour sécuriser les investissements et préserver l’environnement.
Conclusion
L’économie bleue s’impose comme un moteur de croissance et de développement durable pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest. Les efforts conjoints du gouvernement, des acteurs privés et de la société civile ouvrent la voie à une exploitation responsable des ressources maritimes, créatrice de richesses et d’emplois, tout en préservant l’environnement pour les générations futures24.
