Introduction
L’année 2025 s’annonce décisive pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, avec la tenue d’élections présidentielles en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Ces deux scrutins, très attendus, cristallisent les tensions politiques, sociales et sécuritaires dans des pays marqués par des décennies de rivalités, de crises institutionnelles et de recompositions internes. Entre enjeux de succession, aspirations démocratiques et risques de violences, la communauté internationale et les citoyens retiennent leur souffle.
Côte d’Ivoire : entre héritage du passé et soif de renouveau
En Côte d’Ivoire, le scrutin présidentiel prévu pour octobre 2025 intervient dans un climat politique tendu. Le pays, qui a connu deux guerres civiles en moins de vingt ans, reste marqué par les rivalités entre les grandes figures politiques : Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Si la Constitution limite le nombre de mandats, la question de la succession reste ouverte, alimentant les spéculations sur la candidature de proches du pouvoir ou d’une nouvelle génération.

Les défis sont immenses : réconciliation nationale, réforme de l’armée, lutte contre la corruption et relance économique. La jeunesse, majoritaire dans la population, réclame plus d’opportunités et une gouvernance transparente. Les partis d’opposition dénoncent des entraves à la liberté d’expression et des arrestations arbitraires. Les organisations de la société civile multiplient les appels au dialogue et à la prévention des violences électorales.
Cameroun : le spectre de la succession et la crise anglophone
Au Cameroun, la présidentielle de 2025 s’annonce tout aussi cruciale. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, incarne la longévité politique sur le continent. À 92 ans, son éventuelle candidature ou la désignation d’un successeur attise toutes les spéculations. Le pays est confronté à une crise multiforme : conflit armé dans les régions anglophones, menace djihadiste dans l’Extrême-Nord, tensions sociales et économiques.
L’opposition, fragmentée, peine à s’unir face au parti au pouvoir. Les ONG s’inquiètent de la répression des libertés et de la fermeture de l’espace civique. La question de la participation des jeunes et des femmes à la vie politique reste centrale. La communauté internationale, notamment l’Union africaine et l’ONU, appelle à des élections libres, inclusives et transparentes.
Enjeux régionaux et internationaux
Ces deux scrutins auront des répercussions majeures sur la stabilité de l’Afrique de l’Ouest et centrale. Une transition pacifique renforcerait la crédibilité démocratique de la région, tandis que des violences pourraient fragiliser davantage des pays déjà exposés aux menaces terroristes et aux défis économiques. Les partenaires internationaux suivent de près la situation, prêts à soutenir le processus électoral tout en appelant au respect des droits humains.