Côte d’Ivoire – Croissance accélérée, diversification et défis de la transformation structurelle

Introduction

En 2025, la Côte d’Ivoire s’affirme comme l’un des moteurs économiques de l’Afrique subsaharienne, avec une croissance attendue de 6,7 %, portée par la diversification de son économie, la montée en puissance des hydrocarbures et la résilience de ses secteurs traditionnels. Cette dynamique, saluée par le FMI et les grands bailleurs, s’inscrit dans une stratégie de transformation structurelle visant à hisser le pays au rang de puissance régionale et à garantir une prospérité partagée à l’horizon 2030138.

Les moteurs de la croissance ivoirienne

Diversification sectorielle et investissements

Depuis une décennie, la Côte d’Ivoire a engagé une politique de diversification économique, réduisant sa dépendance au cacao et élargissant la contribution de l’agriculture, du BTP, de l’industrie, des mines et des hydrocarbures à la croissance nationale27. Le secteur industriel, par exemple, est passé de 16,4 % du PIB en 2000 à 22 % en 2022, preuve d’une transformation profonde du tissu productif2.

Hydrocarbures et mines : nouveaux piliers de l’économie

L’exploitation du gisement offshore Baleine et la découverte de nouveaux gisements pétroliers et aurifères (Calao, Tanda) vont renforcer la position de la Côte d’Ivoire comme exportateur régional de matières premières stratégiques67. La production et les exportations d’hydrocarbures, qui représentaient déjà 15,8 % des exportations en 2023, devraient bondir dans les prochaines années, tout comme celles de l’or et du gaz naturel.

Résilience agricole et rebond du cacao

Malgré une baisse de 23 % de la production de cacao en 2022-2023, la Côte d’Ivoire reste le premier producteur mondial, et la hausse spectaculaire des cours mondiaux en 2024-2025 a permis d’augmenter le prix bord champ pour les producteurs, soutenant ainsi les revenus ruraux27. Les exportations agricoles (cacao, caoutchouc, noix de cajou) demeurent un socle de stabilité et de croissance7.

Stabilité macroéconomique et gestion budgétaire

Maîtrise du déficit et convergence UEMOA

La Côte d’Ivoire vise un déficit budgétaire de 3 % du PIB en 2025, conformément à la norme communautaire UEMOA, après l’avoir réduit à 4 % en 20241568. Cette discipline budgétaire, associée à une dette publique maîtrisée (59,3 % du PIB fin 2024), rassure les investisseurs et les partenaires internationaux.

Inflation sous contrôle et perspectives favorables

L’inflation devrait rester inférieure à 3 % en 2025, soutenue par une politique monétaire prudente et des fondamentaux solides18. Le FMI prévoit une croissance moyenne de 6,4 à 6,8 % entre 2026 et 2030, avec une amélioration continue du revenu par habitant et une résilience accrue face aux chocs extérieurs1.

Défis et enjeux de la transformation

Inclusion, emploi et montée en gamme

La croissance ivoirienne doit désormais se traduire par une réduction effective de la pauvreté, une meilleure inclusion financière et la création d’emplois pour la jeunesse. Le Plan National de Développement 2026-2030 (PND) prévoit des investissements massifs (90 milliards d’euros, dont 75 % privés) pour accélérer la transformation locale des matières premières et renforcer la chaîne de valeur industrielle5.

Risques et incertitudes

La volatilité des marchés mondiaux, les aléas climatiques et les tensions politiques internes restent des facteurs de risque. L’élection présidentielle de 2025 sera un test pour la stabilité du pays et la poursuite des réformes47.

Conclusion

La Côte d’Ivoire aborde 2025 avec des atouts majeurs : une croissance robuste, une économie diversifiée et une gestion macroéconomique rigoureuse. Pour transformer cette performance en développement durable et inclusif, il faudra poursuivre les réformes, investir dans le capital humain et renforcer la gouvernance.


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