Confédération des États du Sahel : projets structurants et ambitions économiques pour 2025-2030

Depuis la création officielle de la Confédération des États du Sahel, les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont multiplié les initiatives pour ériger cette organisation en un acteur régional crédible. Au cœur de leurs priorités figurent le développement économique, la création d’infrastructures et le renforcement de l’intégration commerciale, indispensables pour faire face aux défis du XXIe siècle.

Une Banque d’investissement : moteur du développement

En début 2025, la Banque Confédérale d’Investissement et de Développement de la CES a été officiellement créée. Dotée d’un capital de 500 milliards de francs CFA, elle aura vocation à financer des projets structurants dans les domaines de l’énergie renouvelable, des transports, de l’agriculture et du numérique.

Les projets ciblent particulièrement la construction de corridors routiers et ferroviaires permettant d’améliorer la connectivité entre les trois pays, mais aussi avec leurs voisins. La promotion d’une compagnie aérienne commune est également à l’étude, ce qui marquerait une avancée significative pour désenclaver cette vaste région.

Coopération commerciale : vers un marché commun sahélien

La CES ambitionne de mettre en place un code des douanes harmonisé et de simplifier les procédures douanières pour faciliter la libre circulation des biens. Sur ce point, des consultations sont en cours entre les ministres de l’Économie pour abolir les barrières non tarifaires et permettre un meilleur accès aux marchés intérieurs.

Ce marché commun vise à stimuler le commerce intra-régional, encore significativement sous-développé. L’augmentation de la production agricole et industrielle locale, alliée à une meilleure logistique, doit permettre à la CES de réduire sa dépendance aux importations.

Stock alimentaire de sécurité et résilience face aux crises

L’insécurité alimentaire, renforcée par le changement climatique et les conflits armés, règne dans le Sahel. La Confédération s’est donc engagée à constituer un stock alimentaire stratégique commun, capable d’approvisionner ses États membres en période de crises majeures, afin d’assurer la stabilité sociale.

Cette initiative, soutenue par des partenaires internationaux, vise à protéger les populations vulnérables et stabiliser les marchés alimentaires locaux.

Les priorités diplomatiques et sécurité régionale

Les chefs d’État s’accordent sur une approche globale de la sécurité, mêlant lutte contre le terrorisme et prévention des conflits communautaires. Les forces armées des trois pays se coordonneront plus étroitement, sous une seule bannière confédérée.

La diplomatie conjointe agit pour promouvoir la reconnaissance internationale de la CES et bâtir un cadre favorable aux investissements étrangers. La Confédération affirme aussi son engagement à respecter les droits humains et la stabilité démocratique, essentielle pour garantir la cohésion régionale.

Les défis à échéance

La réussite de ces projets dépendra de facteurs politiques internes, comme la consolidation des transitions démocratiques dans les trois pays, mais aussi de la mobilisation de ressources financières suffisantes et d’une gestion transparente.

Les relations avec la communauté internationale devront être équilibrées, évitant une trop forte dépendance à un seul partenaire, pour conserver une capacité d’arbitrage souveraine.

Conclusion

La Confédération des États du Sahel, par ses projets ambitieux, vise à insuffler un nouvel élan à cette région au cœur de multiples crises. Si elle parvient à concrétiser ses ambitions économiques et sécuritaires, elle représentera un modèle novateur d’intégration africaine, adapté aux défis contemporains du Sahel.

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