Depuis le début de l’année 2025, la Confédération des États du Sahel (CES), réunissant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, multiplie les initiatives visant à renforcer l’intégration économique régionale. Une étape centrale a été franchie avec le lancement des travaux préparatoires à la création d’une Banque d’investissement et de développement confédérale, une institution clé dans la stratégie de progrès et de stabilité de la zone.
Une Banque d’investissement pour canaliser les financements
Le projet de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES) a fait l’objet d’intenses débats lors des dernières rencontres ministérielles tenues à Niamey en juillet 2025. Dotée d’un capital symbolique de 500 milliards de francs CFA, la banque devra mobiliser des capitaux nationaux et internationaux pour financer les infrastructures, le développement rural, l’agriculture durable et les innovations technologiques dans les trois pays membres.
Les ministres de l’Économie et des Finances ont insisté sur l’importance de créer une institution adaptée aux réalités sahéliennes, capable d’attirer investisseurs et partenaires étrangers tout en assurant la souveraineté financière des États.
Projets intégrateurs et développement rural
Au-delà du financement, des stratégies sont élaborées pour impulser des projets concrets, comme la construction de corridors routiers reliant les principales capitales et ports, la modernisation des réseaux électriques avec un focus sur les énergies renouvelables, et le soutien à l’agro-industrie et aux filières locales.
Le développement rural, pivot du combat contre la pauvreté, fait l’objet d’une attention spécifique. La CES prévoit des programmes pour renforcer la résilience face aux sécheresses et promouvoir la diversification des productions agricoles.
Harmonisation des politiques économiques
En parallèle, la Confédération travaille à l’harmonisation des règles régissant la libre circulation des biens, des services et des personnes. Une feuille de route sous-jacente vise à établir un cadre juridique commun, favorisant l’investissement et réduisant les obstacles administratifs.
Cette harmonisation est considérée comme indispensable pour permettre à la CES de rivaliser à terme avec d’autres blocs économiques africains, notamment la CEDEAO et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Partenariats internationaux et enjeux diplomatiques
La présence conjointe des trois pays à la dernière conférence internationale sur le financement du développement à Séville témoigne de leur volonté à s’imposer comme un acteur collectif crédible sur la scène internationale. Diplomates et responsables économiques ont fait valoir l’importance d’un multilatéralisme renforcé et la nécessité de débloquer des financements adéquats pour le Sahel.
Cependant, les difficultés de la région en matière de gouvernance, de sécurité et d’infrastructures freinent encore la mobilisation de ressources conséquentes.
Perspectives et défis futurs
La Banque confédérale et les projets intégrateurs ne verront leur plein impact qu’à moyen terme. Leur réussite dépendra de la continuité politique, de la transparence dans la gestion des fonds publics, et de la capacité à fédérer une coopération efficiente malgré les disparités nationales.
Le rôle de la société civile et des acteurs locaux sera crucial pour que ces projets bénéficient réellement aux populations et favorisent la cohésion sociale.