Dans un contexte de tensions internationales ravivées par la guerre en Ukraine et la montée des sanctions occidentales, le président chinois Xi Jinping a accueilli, le 15 juillet 2025, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour une série de consultations stratégiques à Pékin. Cette rencontre de haut niveau marque un nouveau jalon dans la coopération sino-russe, alors que les deux puissances entendent présenter un front uni face aux pressions européennes et américaines.
Une alliance diplomatique et énergétique consolidée
Xi Jinping et Lavrov ont abordé une série de dossiers brûlants : la situation en Ukraine, l’application de l’ultimatum américain, le contournement des sanctions, mais aussi la coopération militaire et les nouveaux investissements dans l’énergie. La Chine, soucieuse de garantir la stabilité de ses approvisionnements, a proposé d’augmenter de 25 % ses importations de pétrole russe via de nouveaux corridors ferroviaires et oléoducs reliant la Sibérie orientale à la province du Heilongjiang.
Pour Moscou, cet alignement grandissant avec Pékin constitue une garantie face au risque d’isolement commercial et diplomatique, tant que les négociations sur la guerre en Ukraine restent bloquées.
Un message ferme à l’Occident et le pari d’un monde multipolaire
La visite de Lavrov se déroule alors que le président américain Donald Trump vient de menacer la Russie de nouveaux droits de douane s’il n’accepte pas, sous 50 jours, un plan de cessez-le-feu en Ukraine. Signe que la Russie entend s’appuyer sur la Chine pour peser face à cette pression, les deux dirigeants ont réaffirmé leur opposition à « toute ingérence extérieure » et leur défense commune de la souveraineté nationale.

Des analystes à Pékin parlent d’un « renforcement pragmatique », mais préviennent aussi que la Chine gère avec prudence l’équilibre entre soutien à Moscou et maintien d’une ligne ouverte avec l’Union européenne.
Conséquences et perspectives géopolitiques
Ce rapprochement stratégique rebat les cartes du jeu mondial. Les États-Unis et l’Europe surveillent avec inquiétude la multiplication des grands sommets sino-russes et la capacité de ces deux puissances à proposer des outils alternatifs (nouveaux circuits financiers, plateformes de paiement non-dollar, instruments multilatéraux en Asie et Afrique).
Les partenaires occidentaux insistent sur la nécessité d’éviter un nouvel axe dur Moscou-Pékin susceptible d’entraver toute sortie de crise dans le dossier ukrainien, mais aussi au Proche-Orient et sur les dossiers africains.
Pékin apparait ainsi comme maître du tempo diplomatique vers le « nouvel ordre » multipolaire de 2025.