En 2023, lors d’une visite à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le Pape François a lancé un appel vibrant à la communauté internationale : « Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser ». Cette déclaration percutante résonne avec force en 2025, alors que le continent africain lutte pour affirmer sa souveraineté économique et se libérer des entraves du colonialisme économique.
Un héritage lourd à porter
L’histoire de l’Afrique est marquée par des siècles d’exploitation et de domination, qui ont façonné les structures économiques et politiques du continent. La traite négrière, la colonisation et les accords commerciaux inégaux ont contribué à marginaliser l’Afrique dans l’économie mondiale, en la cantonnant à un rôle de fournisseur de matières premières et de main-d’œuvre bon marché.
Aujourd’hui encore, de nombreux pays africains restent dépendants des exportations de matières premières, dont les prix sont fixés par les marchés internationaux et soumis à de fortes fluctuations. Cette dépendance les rend vulnérables aux chocs externes et limite leur capacité à diversifier leur économie et à créer des emplois de qualité.
Le colonialisme économique : une réalité persistante
Le colonialisme économique ne se limite pas à l’exploitation des ressources naturelles. Il prend également la forme de dettes insoutenables, de politiques d’ajustement structurel imposées par les institutions financières internationales, de contrats commerciaux désavantageux et de pratiques fiscales abusives.
Les entreprises multinationales, souvent soutenues par leurs gouvernements, continuent de profiter des faiblesses institutionnelles et de la corruption pour s’enrichir au détriment des populations locales et de l’environnement. Elles exploitent les ressources naturelles, polluent les écosystèmes, évitent de payer des impôts et rapatrient leurs profits vers leurs pays d’origine.
L’émergence d’une nouvelle conscience africaine
Face à cette situation, une nouvelle conscience africaine émerge, portée par des mouvements citoyens, des intellectuels, des entrepreneurs et des responsables politiques qui revendiquent une plus grande souveraineté économique. Ils appellent à :
- La diversification des économies africaines, en développant les secteurs industriels, agricoles et des services.
- La transformation des ressources naturelles sur place, afin de créer de la valeur ajoutée et des emplois.
- La promotion du commerce intra-africain, en réduisant les barrières douanières et en facilitant les échanges.
- La réforme du système financier international, afin de réduire la dette et de favoriser l’investissement productif.
- La lutte contre la corruption et l’évasion fiscale.
- La renégociation des contrats commerciaux et des accords d’investissement.
- Le renforcement des institutions africaines et de la coopération régionale.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) : un pas vers l’intégration
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), entrée en vigueur en 2021, représente une opportunité historique pour l’intégration économique du continent. Elle vise à créer un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs, avec un PIB combiné de 3,4 billions de dollars.
La ZLECAf pourrait stimuler le commerce intra-africain, attirer les investissements, créer des emplois et favoriser le développement industriel. Cependant, sa mise en œuvreEffective, let’s continue.
