La République centrafricaine a été secouée ces derniers jours par une vague de rumeurs concernant l’état de santé de son président, Faustin-Archange Touadéra. Des informations relayées sur les réseaux sociaux et par certains médias faisaient état d’une « hospitalisation d’urgence » à Bruxelles, alimentant l’inquiétude au sein de la population et de la classe politique. Face à cette situation, la présidence centrafricaine a rapidement réagi pour rétablir la vérité et apaiser les esprits.
Des examens de santé « de routine » à Bruxelles
Selon le porte-parole de la présidence, Maxime Balalou, le président Touadéra s’est rendu à Bruxelles pour participer au sommet du Gavi, l’Alliance du vaccin, et a profité de ce déplacement pour effectuer un check-up médical qualifié d’« examens de routine »12. « Le Président de la République est parti en mission, vous savez, avec le sommet du Gavi à Bruxelles (…) Et il est parti un peu tôt, parce que c’est aussi un humain, il est parti faire ce qu’on appelle un check-up, c’est-à-dire quelques examens de routine », a-t-il précisé lors d’un point presse.
Cette déclaration vise à dissiper les spéculations selon lesquelles le chef de l’État aurait été évacué en urgence pour des raisons graves. Le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), regroupant des partis d’opposition et de la société civile, avait pourtant affirmé dans un communiqué qu’il s’agissait d’une « évacuation sanitaire d’urgence »1. Le BRDC a même qualifié d’« irresponsable » la communication du gouvernement, tout en souhaitant un prompt rétablissement au président.
Une communication transparente pour rassurer
Face à la montée des rumeurs, le gouvernement a tenu à adopter une communication claire et transparente. « Il y a eu beaucoup de spéculations sur l’état de santé du Président de la République, disant qu’il est gravement malade, ce qui est faux », a insisté Maxime Balalou32. Il a également assuré que le président se porte bien et qu’il participera normalement au sommet du Gavi.
Les proches du président rappellent que Faustin-Archange Touadéra, âgé de 68 ans, a été élu en 2016 dans un contexte de guerre civile et qu’il a su restaurer la sécurité sur une grande partie du territoire1. Pour ses partisans, il reste le « bâtisseur de la paix », notamment grâce à l’accord de Khartoum signé en 2019 avec 14 groupes armés.
Un climat politique sous tension
La question de la santé du président est particulièrement sensible en Centrafrique, où la stabilité du pays reste fragile. Malgré les progrès réalisés en matière de sécurité, des poches de violence persistent, notamment dans les zones rurales. L’ONU et plusieurs ONG continuent de dénoncer des exactions commises par des groupes rebelles, mais aussi par certains éléments des forces armées et des mercenaires étrangers1.
Dans ce contexte, la moindre rumeur concernant le chef de l’État prend une ampleur considérable et peut rapidement déstabiliser le pays. C’est pourquoi la présidence a jugé nécessaire de réagir rapidement et de rassurer la population.
Des enjeux de gouvernance et de transparence
L’épisode des rumeurs sur la santé du président met en lumière l’importance d’une communication gouvernementale efficace et transparente. Les opposants ont d’ailleurs appelé à « une communication expurgée de toute volonté de manipulation de l’information », soulignant la nécessité de renforcer la confiance entre les institutions et les citoyens13.
La gestion de cette crise de communication pourrait servir de leçon pour l’avenir, alors que la Centrafrique continue de se reconstruire après des années de conflit. La stabilité politique et la confiance dans les institutions sont des conditions essentielles pour attirer les investissements et favoriser le développement du pays.
