La République centrafricaine (RCA), marquée depuis plusieurs années par une instabilité politique et des conflits armés récurrents, espère une graduelle de sa situation économique selon le dernier rapport publié par la Banque mondiale. Celui-ci projette une croissance moyenne de 2,8% à l’horizon 2027, s’appuie notamment sur une meilleure gouvernance et un retour progressif à la stabilité, bien que de nombreux défis subsistent sur le plan sécuritaire et social.
Un contexte économique lourdement affecté
La RCA est l’un des pays les plus pauvres du monde, confronté à une longue période de troubles qui ont gravement impacté sa capacité à mobiliser ses ressources, à attirer les investissements étrangers et à mettre en œuvre des politiques publiques efficaces. La multiplication des groupes armés, les déplacements massifs de population et la fragilité des institutions publiques compliquent la reprise économique.
La Banque mondiale souligne que malgré ces contraintes, des progrès sont perceptibles, notamment dans la gestion macroéconomique, la stabilisation de la monnaie locale et l’amélioration des recettes publiques.
Les leviers de la croissance attendus
Cette croissance annoncée, bien que modérée, repose sur plusieurs facteurs mais aussi sur une forte volonté des pouvoirs publics et des partenaires internationaux.
Tout d’abord, la mise en œuvre des accords de paix successifs avec les groupes armés portent ses fruits avec une diminution relative des affrontements dans certaines régions clés. Cette sécurité crée un climat plus propice à la relance des activités économiques et au retour des populations déplacées.
Deuxièmement, des investissements ciblés dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, les infrastructures et l’exploitation minière contribuent à dynamiser la production et à diversifier l’économie nationale.
Troisièmement, les réformes institutionnelles engagées pour renforcer la transparence, la gouvernance et la capacité administrative soutiennent une meilleure gestion des ressources et des aides internationales.
Défis majeurs persistants
Cependant, les perspectives restent fragiles. La sécurité reste précaire dans plusieurs zones du pays, freinant la reprise et limitant l’accès aux services essentiels. Les infrastructures sont dégradées et insuffisantes, entravant la circulation des biens et des personnes.
Par ailleurs, l’économie informelle reste prédominante, limitant la collecte des recettes fiscales et la formalisation des secteurs productifs. La pauvreté et les inégalités sociales demeurent des obstacles majeurs à une croissance inclusive.
Engagement de la communauté internationale
Le soutien des bailleurs de fonds internationaux est essentiel pour accompagner la transition et soutenir la mise en place des politiques économiques et sociales. La Banque mondiale, en coopération avec l’Union européenne, l’ONU et d’autres acteurs, poursuit son appui au redressement du pays par des programmes de développement intégré.
Ces initiatives visent notamment à renforcer la résilience des communautés, à améliorer les conditions de vie, et à favoriser le dialogue social.
Une croissance porteuse d’espoir
La projection d’une croissance économique de 2,8% d’ici 2027 constitue une lueur d’espoir dans un contexte difficile. Ce chiffre, modeste mais encourageant, traduit un effort donc pour sortir la Centrafrique d’une spirale de crises.
Pour atteindre cet objectif, il sera crucial de garantir la paix durable, d’améliorer les infrastructures, de renforcer le secteur privé, et d’engager la population dans un processus participatif de réconciliation et de développement durable.