Les négociations entre la junte guinéenne et la CEDEAO révèlent les limites de l’influence régionale face à un régime déterminé à conserver le pouvoir. Lors d’une réunion technique en avril 2025, le Premier ministre Bah Oury et les envoyés de la CEDEAO ont convenu d’un « nouveau schéma électoral » centré sur le référendum constitutionnel, tout en reportant les discussions sur les élections locales6.
Points d’accord et désaccords persistants
Chronogramme révisé : La CEDEAO a accepté le report du référendum à septembre 2025, mais exige des élections générales avant fin décembre6.
Financement : Une table ronde est prévue pour mobiliser 150 millions de dollars, destinés à la révision du fichier électoral et à la sécurisation des scrutins.
Contrôle du processus : La junte refuse de rétablir la CENI, optant pour une gestion étatique des élections – une décision dénoncée par l’opposition comme une « confiscation du processus »8.
Enjeux régionaux
Précédent dangereux : Un succès électoral de la junte encouragerait d’autres putschistes en Afrique de l’Ouest à prolonger leurs transitions.
Crise de légitimité : La CEDEAO, déjà affaiblie par les coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger, risque de perdre toute crédibilité si elle valide des élections non transparentes en Guinée.
Impact sur la stabilité : Une transition prolongée pourrait exacerber les tensions ethniques et sociales, dans un pays déjà fragilisé par la pauvreté et le chômage des jeunes.