Introduction
Le gouvernement canadien a confirmé le 27 août 2025 la décision d’écarter le groupe naval français Naval Group de l’appel d’offres pour la construction de douze sous-marins océaniques. Ce contrat, d’une valeur estimée à 40 milliards de dollars canadiens (près de 27 milliards d’euros), représentait un enjeu industriel et diplomatique majeur pour la France et son industrie de défense. La sélection de consortiums britanniques et américains, pour des raisons «d’alliances stratégiques», marque un revers lourd pour Paris.
Un projet d’envergure mondiale
Le Canada entend renouveler ses capacités sous-marines pour affirmer sa souveraineté, notamment dans l’Arctique, zone de plus en plus stratégique à l’heure où Pékin et Moscou intensifient leur présence. Naval Group proposait le Barracuda Shortfin, déjà déployé en France dans sa version nucléaire classique. La perspective de construction locale avec transfert de technologies constituait un argument clé.
Les raisons avancées par Ottawa
Le gouvernement canadien affirme que ce choix «stratégique» respecte les intérêts à long terme du pays. Il justifie l’écartement de Naval Group par une priorisation des liens historiques et militaires avec les alliés anglo-saxons, notamment le Royaume-Uni et les États-Unis, acteurs de la flotte sous-marine contemporaine de l’OTAN.
Réactions en France
Face à cet échec, le gouvernement français réagit avec prudence mais regret : le ministre des Armées parle d’une décision souveraine mais déplore «une occasion manquée pour construire un partenariat renforcé avec le Canada». Les syndicats et représentants de Naval Group dénoncent une défaite stratégique, estimant que l’Europe peine à s’imposer face à une stratégie américaine et britannique très agressive.

Implications pour l’industrie française
Le siège de Naval Group à Cherbourg, où sont fabriqués les sous-marins, pourrait voir s’intensifier la pression sociale et économique. La perte de ce contrat remet en cause des milliers d’emplois directs et indirects. Cette situation soulève des questions sur la capacité européenne à maintenir une souveraineté industrielle face aux géants anglo-saxons.
Conclusion L’écartement de Naval Group fait écho à la crise politique autour de l’alliance militaire AUKUS. Pour la France, ce revers impose une réflexion stratégique profonde sur sa place dans les partenariats internationaux et sa volonté d’autonomie industrielle.