À l’aube de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 et de la Coupe du Monde de football (CDM) 2030, le Maroc déploie une stratégie d’infrastructures d’une ampleur inédite, inscrite dans une logique de continuité visant à créer un héritage durable. Le pays, qui co-organisera la Coupe du Monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, mobilise des investissements estimés à près de 150 milliards de dirhams pour moderniser ses équipements sportifs, renforcer les réseaux de transport et développer des infrastructures stratégiques essentielles à son développement économique et territorial.
Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a rappelé lors d’une conférence ministérielle que chaque projet lancé pour la CAN 2025 s’inscrit dans une perspective plus large, anticipant les exigences de la Coupe du Monde. Cette démarche assure non seulement la réussite des événements sportifs mais aussi une transformation profonde des infrastructures sur le long terme.
Le projet majeur reste la construction et la rénovation des stades qui accueilleront les matchs, notamment le stade Moulay Abdellah à Rabat dont la livraison est prévue pour le 31 juillet 2025, ainsi que le Grand Stade de Tanger, opérationnel dès le 15 août 2025. Ces équipements sont conçus selon des normes internationales strictes, apportant une dimension contemporaine et une capacité d’accueil accrues.
Par ailleurs, le plan comprend la construction d’une station de traitement d’eau potable d’une capacité de 2 milliards de mètres cubes, répondant aux besoins industriels et domestiques des villes hôtes. Cette installation est essentielle pour garantir la qualité et la quantité de l’eau dans un contexte de croissance démographique et d’urbanisation accrue.
Le développement des infrastructures de transport est un autre axe central. La ligne à grande vitesse (LGV) reliant Casablanca, Rabat, Tanger et les provinces du Sud, ainsi que le réseau express régional (RER), sont des investissements stratégiques qui faciliteront la mobilité, renforceront l’intégration territoriale et optimiseront les échanges économiques.

Le financement repose sur des partenariats public-privé (PPP), accompagnés d’un soutien annuel de l’État d’environ 1,6 milliard de dirhams jusqu’en 2030, un modèle innovant pour garantir la pérennité des projets sans alourdir le budget public. La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et la Société Nationale de Réalisation et de Gestion des Équipements Sportifs (SONARGES) jouent un rôle clé dans le montage financier et la gestion des investissements.
Enfin, cette stratégie ne se limite pas aux infrastructures sportives. Plusieurs initiatives visent aussi à promouvoir les compétitions féminines internationales et continentales pour renforcer la position du Maroc comme hub sportif en Afrique et dans le monde. L’événement est un tremplin pour la croissance économique, l’attractivité touristique, et la création d’emplois dans plusieurs secteurs.