Introduction : Une précampagne électorale marquée par des bouleversements inattendus
La scène politique camerounaise est bouleversée à trois mois de la présidentielle d’octobre 2025. Le Conseil constitutionnel a annoncé, dans un communiqué confirmé le 29 juillet, la validation de la candidature de 13 prétendants au scrutin présidentiel, une liste bien plus étoffée que ce que beaucoup attendaient. Cette décision a ravivé les tensions déjà vives entre les différents camps politiques et suscite un regain d’agitation dans les milieux citoyens, médiatiques, et diplomatiques.
Un paysage politique concurrentiel et fragmenté
La candidature officialisée comprend des figures historiques, des opposants traditionnels, mais aussi plusieurs nouveaux arrivants, dont certains issus de la société civile ou de partis émergents. Ce contexte multipolaire complique la lecture du scrutin et la stratégie des principaux acteurs. Des dissidences à l’intérieur même des partis majeurs s’exacerbent, mettant en difficulté la coalition au pouvoir et renforçant l’incertitude quant au futur équilibre politique.
Réactions politiques et civiques à la liste élargie
Les partis de l’opposition s’attendaient à une validation restreinte mais accueillent avec prudence cette pluralité qui pourrait diviser leurs voix. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et d’autres formations majeures appellent au rassemblement, tandis que des voix indépendantes voient dans la diversification une opportunité pour faire entendre de nouvelles idées. Parallèlement, plusieurs groupes civiques dénoncent des inquiétudes sur la transparence du processus électoral et appellent à une observation renforcée.
Le rôle du Conseil constitutionnel : impartialité ou choix politique ?
Le Conseil constitutionnel est au centre des discussions, accusé par certains d’avoir pris une décision politique en validant de manière large, malgré les risques de fragmentation du vote. D’autres jugent que cette ouverture va dans le sens d’une démocratisation accrue. Les débats concernant la vérification des conditions d’éligibilité, notamment des dossiers administratifs et financiers, sont vivement disputés.
Une population en quête d’alternance et de stabilité
Les camerounais, confrontés à des défis économiques, sociaux et sécuritaires, attendent des réponses concrètes. L’ouverture de la compétition électorale est donc suivie avec attention, notamment dans les grandes villes et au sein de la jeunesse, qui manifeste un appétit pour davantage de participation et de renouveau politique.

Enjeux régionaux et implications internationales
Cette élection ne laisse pas indifférentes les capitales régionales et les acteurs internationaux, qui perçoivent dans le scrutin camerounais un baromètre pour la stabilité d’une des principales puissances économiques et politiques d’Afrique centrale. La communauté internationale appelle à une élection libre, transparente et pacifique, tandis que certains observateurs redoutent des violences post-électorales.
Conclusion : Vers une présidentielle sous haute tension et enjeux majeurs
La validation de 13 candidats crée une dynamique inédite, mêlant espoirs de changement à des risques de divisions. Cette présidentielle, au-delà de la question du prochain chef d’État, interroge sur l’avenir démocratique du Cameroun et sa capacité à gérer une compétition forte dans un environnement parfois fracturé.