Introduction
Au Cameroun, la crise anglophone, qui dure depuis 2016, continue de peser lourdement sur le système éducatif dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les attaques contre les écoles, les enlèvements d’élèves et d’enseignants, et la peur permanente dans les communautés ont plongé des milliers d’enfants dans l’incertitude et le désespoir. Malgré les appels à la paix et les efforts du gouvernement, la menace des groupes armés reste omniprésente.
Un climat de peur dans les régions anglophones
Depuis le début du conflit, plus de 700 écoles ont été fermées, détruites ou abandonnées. Les groupes séparatistes, qui réclament l’indépendance de l’Ambazonie, ciblent régulièrement les établissements scolaires, accusant le système éducatif francophone d’être un instrument de domination. Les enseignants sont menacés, certains ont été tués ou enlevés, et les familles hésitent à envoyer leurs enfants à l’école par crainte des représailles.
Les conséquences sur l’éducation et la société
La crise a privé plus de 600 000 enfants d’accès régulier à l’éducation. Beaucoup sont livrés à eux-mêmes, exposés au travail forcé, à la mendicité ou au recrutement par des groupes armés. Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables, victimes de violences sexuelles ou contraintes au mariage précoce.
Le manque d’éducation compromet l’avenir de toute une génération et aggrave la pauvreté, l’exclusion et la radicalisation. Les enseignants qui restent en poste travaillent dans des conditions très précaires, souvent sans salaire régulier ni protection.
Les réponses du gouvernement et des partenaires
Le gouvernement camerounais a tenté de rouvrir certaines écoles sous protection militaire, mais la peur et l’insécurité persistent. Des ONG et des agences internationales, comme l’UNICEF, soutiennent la mise en place d’écoles temporaires, la formation d’enseignants locaux et des programmes de soutien psychosocial.
Cependant, l’accès aux zones rurales reste difficile, et les fonds manquent pour répondre à l’ampleur de la crise. La société civile camerounaise multiplie les initiatives pour sensibiliser à l’importance de l’éducation et plaider pour une solution politique durable.
Les perspectives pour la paix et l’éducation
La résolution de la crise anglophone passe par un dialogue inclusif, la décentralisation effective et la reconnaissance des droits linguistiques et culturels. L’éducation doit être sanctuarisée, protégée de toute instrumentalisation politique ou militaire.
Conclusion
La situation des écoles anglophones au Cameroun est un drame silencieux qui menace l’avenir du pays. La communauté internationale et les autorités camerounaises doivent redoubler d’efforts pour garantir le droit à l’éducation, condition essentielle de la paix et du développement.
