La campagne présidentielle camerounaise, prochainement lancée pour une élection clé prévue le 12 octobre 2025, a débuté sous le signe de la recomposition politique. L’opposition, historiquement fragmentée, se trouve désormais face à un phénomène notable : plusieurs rassemblements et alliances en leur sein, bouleversant la donne politique et offrant une opportunité rare de consolidation face au pouvoir en place, détenu de longue date par Paul Biya.
Contexte politique et enjeux électoraux
Paul Biya, président depuis 1982, s’apprête à briguer son huitième mandat. Malgré son âge avancé (92 ans) et une contestation croissante, il conserve une entreprise solide sur le paysage politique, bénéficiant d’un appareil d’État fortement centralisé. L’opposition, quant à elle, reste une mosaïque de forces diverses, avec des slogans séduisants mais peu de cohésion organisationnelle.
Cependant, ces derniers mois ont vu des rapprochements entre candidats et partis autrefois rivaux, avec le mais commun de présenter une force unifiée capable de mobiliser un électorat jeune et urbain, demandeur de changement.
Ralliements et alliances stratégiques
Plusieurs figures majeures de l’opposition ont signé des coalitions, parfois inattendues, afin de maximiser leur impact. Ces alliances visent à mutualiser les ressources, à renforcer la visibilité médiatique et à créer un front commun lors des campagnes électorales.
Ce réalignement a aussi pour vocation de créer un climat de confiance plus solide, dans un contexte marqué par les tensions et les accusations d’intimidation politique que connaissent souvent les compétitions électorales au Cameroun.

Défis internes et pressions externes
Toutefois, le défi est immense. Ces coalitions doivent surmonter des divergences profondes sur les programmes, le leadership et la stratégie électorale. Par ailleurs, des pressions institutionnelles et sécuritaires viennent compliquer la tâche, alimentant la crainte de fraudes ou d’irrégularités.
Les observateurs locaux et internationaux suivent de près le déroulement de cette campagne, très symbolique pour la démocratie camerounaise.
Impact sur la société civile
La recomposition politique suscite l’intérêt et l’espoir d’une jeunesse très engagée via les réseaux sociaux et les manifestations pacifiques. Cette dynamique offre un souffle nouveau, mettant en lumière le rôle de la société civile dans la promotion d’un débat démocratique serein.
Les enjeux restent cependant de taille, car la transformation souhaitée doit se traduire par un examen libre et transparent.